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Sélection de poèmes pour la fête des mères
célébrée aujourd’hui en Belgique
Je prenais la main de ma mère
Pour la serrer dans les deux miennes
Comme l’on prend une lumière
Pour s’éclairer quand les nuits viennent .
Ses ongles étaient tant usés,
Sa peau quelquefois sombre et rêche.
Pourtant, je la tenais serrée
Comme on le fait sur une prêche.
Ma mère était toujours surprise
De me voir prendre ainsi sa main.
Elle me regardait, pensive
Me demandant si j’avais faim.
Et, n’osant lui dire à quel point
Je l’aimais, je la laissais
Retirer doucement sa main
Pour me verser un bol de lait.
Après un si joyeux festin,
Zélés sectateurs de Grégoire,
Mes amis, si, le verre en main
Nous voulons chanter, rire et boire,
Pourquoi s’adresser à Bacchus ?
Dans une journée aussi belle
Mes amis, chantons en » chorus «
À la tendresse maternelle. (Bis.)
Un don pour nous si précieux,
Ce doux protecteur de l’enfance,
Ah ! c’est une faveur des cieux
Que Dieu donna dans sa clémence.
D’un bien pour l’homme si charmant
Nous avons ici le modèle ;
Qui ne serait reconnaissant
À la tendresse maternelle ? (Bis.)
Arrive-t-il quelque bonheur ?
Vite, à sa mère on le raconte ;
C’est dans son sein consolateur
Qu’on cache ses pleurs ou sa honte.
A-t-on quelques faibles succès,
On ne triomphe que pour elle
Et que pour répondre aux bienfaits
De la tendresse maternelle. (Bis.)
Ô toi, dont les soins prévoyants,
Dans les sentiers de cette vie
Dirigent mes pas nonchalants,
Ma mère, à toi je me confie.
Des écueils d’un monde trompeur
Écarte ma faible nacelle.
Je veux devoir tout mon bonheur
À la tendresse maternelle. (Bis.)-
Alfred de Musset (écrit à l’âge de 14 ans) (1810-1857)
Il a plu des mots ce matin
Ils sont tombés dans mon jardin.
Des mots très fous
Qui font la roue,
Des mots d’amour
Tout en velours,
Des mots très doux,
Des mots pour toi.
Et tout le jour, dans le secret,
Je t’en ferai des bouquets.
Il y a plus de fleurs
Pour ma mère, en mon coeur,
Que dans tous les vergers ;
Plus de merles rieurs
Pour ma mère, en mon coeur,
Que dans le monde entier ;
Et bien plus de baisers
Pour ma mère, en mon coeur,
Qu’on en pourrait donner.
Ô Claire, Suzanne, Adolphine,
Ma Mère, qui m’étiez divine,
Comme les Maries, et qu’enfant,
J’adorais dès le matin blanc
Qui se levait là, près de l’eau,
Dans l’embrun gris monté des flots,
Du fleuve qui chantait matines
À voix de cloches dans la bruine ;
Ô ma Mère, avec vos yeux bleus,
Que je regardais comme cieux,
Penchés sur moi tout de tendresse,
Et vos mains elles, de caresses,
Lorsqu’en vos bras vous me portiez
Et si douce me souriiez,
Pour me donner comme allégresse
Du jour venu qui se levait,
[…]
Max Elskamp , (1862-1931), poète symboliste belge
Qui n’a pas été dit,
Prières et mille vers,
Encore on en écrit.
Mais c’est pour toi, maman,
Que ces mots, tendrement,
Défilent sous mes yeux,
Sans trêve, comme un jeu ;
Et souviens toi, maman,
Quand nous étions enfants,
Tu peignais nos cheveux,
Et essuyais nos yeux.
Si peine et désarroi
Viennent frapper chez toi,
Tu les laisses entrer
Sans jamais rechigner ;
Et jamais ton visage
Ne m’a montré de larmes
Et la vie qui défile,
Laisse ton cœur sans ride ;
Alors, dis-moi ma mère,
Quel donc est ton secret,
Rends-moi les idées claires…
Es-tu donc une fée ?
Cathy Barges , autrice française (1975-)

Il y a longtemps
Je n’étais pas grand
Et je t’aimais déjà maman.
Mais aujourd’hui,
J’ai bien grandi
Et je t’aime encore autant maman.
Et demain quand
Je serai géant
Je t’aimerai encore toujours maman.
Qui ne vit qu’en mon cœur.
Là, tes traits sont si purs
Que tu n’as aucun âge.
Là, tu peux me parler
Sans remuer les lèvres,
Tu peux me regarder
Sans ouvrir les paupières.
Et lorsque le malheur
M’attend sur le chemin,
Je le sais par ton cœur
Qui bat contre le mien.
Bonne fête à toutes les mamans du monde !
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