Archives de Catégorie: Romans bonbons

Des romans captivants qui permettent de s’évader du quotidien

Vous avez dit « Poilar » ? cf. Polar poilant ?

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« Tout un été sans facebook »

Romain Puértolas

Editions Le Dilettante, 2017

Cela faisait longtemps qu’un roman ne m’avait autant fait rire… Et pour cause, Romain Puértolas, l’auteur de l’incontournable « L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikéa »  manie plume déjantée, humour décalé et intrigue policière avec une telle aisance que chaque paragraphe hésite entre la farce décapante et un juste renvoi vers une réflexion plus profonde.

L’intrigue ? Il s’agit d’un polar cocasse  dans un village perdu du Colorado qui ne connaît ni Internet, ni Facebook et porte ironiquement le nom de New York. La police du coin n’a pas beaucoup de travail sous la main.  Le lieutenant Agatha Crispies (;-)), qui en impose par sa taille, sa couleur noire et ses donuts au chocolat, se réjouit donc de sortir du désoeuvrement latent lorsqu’un horrible meurtre est commis dans un village voisin.

Cette désopilante Agatha est également la présidente d’un club de lecture qui compte – je cite – 1 999 999 999 membres … (de moins) que les deux milliards de membres de la communauté Facebook… Elle adore les romans et s’en inspire pour son enquête. « On peut élucider de grands crimes grâce à la littérature ».

Pour notre plus grand plaisir, de nombreuses mentions littéraires affluent au fil des pages de cette truculente narration.

« – A l’instant même, sans retard, commençons nos investigations, dit-elle en citant Albert de Morcerf dans Le Comte de Monte-Christo. Elle aimait citer les grands classiques, c’était une manière de faire entrer la littérature dans la vraie vie. Ou de faire entrer sa pauvre vie dans le monde bien plus merveilleux de la littérature. »

En outre, Agatha aime tous les livres « sans discrimination »; les références littéraires surfent d’ailleurs sur tous les genres.

« Un livre, c’est quelque chose de très personnel. On ne l’interprète pas tous de la même façon, il ne réveille pas les mêmes émotions en chacun de nous. Que les gens lisent ce qu’ils veulent ! Ce qui les fait le plus vibrer, croire, rêver, mais qu’ils lisent ! Cessons d’avoir l’arrogance de nous comporter en dictateurs littéraires. »

Et Facebook dans tout cela ? Agatha nous exhorte à ne pas nous arrêter aux seuls titres des livres…

« Souvent les titres vous trompaient. Comme les personnes. Que celui qui n’a jamais pensé aux casinos à la première allusion au Rouge et le Noir de Stendhal jette la première bille. »

Il en va de même pour le titre faussement racoleur de « Tout un été sans facebook », car il contient de façon inattendue un polar – ou plutôt un poilar –  faisant l’apologie de la lecture, prônant la tolérance et dénonçant le racisme, un polar cocasse expliquant le vrai du faux des séries policières, le tout dans une sauce puértolasienne qui met de bonne humeur.

 

Roman bienfaisant ? 

fait l’éloge de la littérature, depuis les grands classiques jusqu’aux romans populaires, sans discrimination aucune.

Cette invitation à lire, à réfléchir et qui plus est, à rire, n’est-ce pas l’essence même de la biblio-thérapie ?

 

« Ne changez pas son nom. Il est le dernier des nôtres »

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« Le dernier des nôtres »

de Adélaïde de Clermont-Tonnerre

 

Editions Grasset (2016) – Grand Prix du roman de l’Académie française 2016
Le Livre de Poche (2017) – Audiolib (2017)

 

Ce très beau roman se déroule sur deux époques et dans deux lieux différents.

Le premier récit commence à Manhattan au début des années 70, lorsqu’un jeune homme, Werner, tombe amoureux d’une jeune femme belle, riche et énigmatique;

Le second récit a lieu à Dresde à la fin de la guerre lorsque sous les bombardements, une femme meurt en accouchant d’un bébé dans d’atroces souffrances.

Bien entendu, les deux récits ont un dénominateur commun, il s’agit du « dernier des nôtres« , et le lecteur découvrira petit à petit les liens qui sous-tendent ces deux intrigues, en particulier lorsque le passé méconnu des origines de Werner fera surface d’une façon tout à fait inattendue.

Sous les traits d’une oeuvre romantique à suspense, l’auteur nous plonge dans les méandres de la grande Histoire en évoquant les tragédies et les horreurs de la seconde guerre mondiale. Elle revient sur les conséquences de ces drames sur le long terme, notamment au sein des familles concernées.

Le thème de la culpabilité familiale est au coeur de la narration et noue en quelque sorte les deux intrigues.

Dans l’interview de la version Audiolib du roman, l’auteur Adélaïde de Clermont-Tonnerre s’interroge « Est-on coupable des actes de nos parents ? ». La réponse ne semble pas si évidente, et la façon dont nous agissons est parfois, bien malgré nous, imprégnée du passé de nos aïeux.

Et c’est en raison de ce poids de culpabilité familiale que les deux jeunes protagonistes affronteront les affres d’un amour très contrarié.

Roman bienfaisant ?

Il s’agit d’abord d’un superbe moment d’évasion, écrit, comme le souhaitait l’auteur, avec une plume fluide et captivante.

Dans ce sens, le roman  est déjà bienfaisant puisqu’il permet d’oublier ses soucis personnels.

Mais cette histoire ouvre également la réflexion sur les liens qui se tissent entre le passé, le présent et le futur et sur le besoin de chacun de découvrir ses origines pour mieux se connaître.

Notons aussi qu’au-delà de la tragédie et des péripéties des protagonistes, certaines lueurs d’espoir restent en veille, et tout particulièrement la puissance des liens d’amitié qui facilite l’affrontement avec le sort funeste. 

Roman bonbon pour moi, je vous le recommande et vous promet un excellent moment de lecture !

 

Vertu bienfaisante du roman policier ?

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policier

Toute lecture peut s’avérer bienfaisante, les romans policiers également.

A côté de quelques autres noms (Conan Doyle, Emile Gaboriau…), l’écrivain américain Edgar Allan Poe (1809-1849)  fait souvent figure de précurseur du roman policier et du roman fantastique. La traduction française de ses écrits par Charles Baudelaire a permis de le découvrir dès la seconde moitié du 19e siècle en France.

Certains disent que Poe avait lutté toute sa vie contre une certaine instabilité psychique et qu’il « inventa la nouvelle policière pour ne pas devenir fou ».

Dans son introduction aux « Nouvelles histoires extraordinaires » d’Edgar Allan Poe, Roger Asselineau (1915-2002) décrète que « … »Le roman policier permet à chacun de nos jours, lorsque les contraintes sociales se font trop lourdes, de tuer impunément et même avec bonne conscience. C’est déjà sans doute le genre de satisfaction que Poe y recherchait… »

Dans son ouvrage « Le roman policier ou la modernité » (1992), Jacques Dubois dit que « la faute de l’autre est aussi en nous, et nous serions capables de la commettre… Tel est bien, […], l’effet cathartique de toute lecture policière : à jouir de la reconnaissance du coupable, nous nous délivrons du sentiment de faute qui nous habite« .

Dans sa thèse de littérature comparée (2004-2005) intitulée « Formation du roman policier algérien 1962-2002« , Miloud Benhaïmouda va plus loin : « … dans une société civilisée, le « crime sur papier », substitut en fiction du crime sanglant, contribuerait à tempérer l’angoisse de la mort et à pallier, par la libération cathartique, les contraintes et interdits sociaux qui prohibent l’infraction jugée universellement la plus grave : le meurtre…[..mais] son effet cathartique s’étend également au désir d’expiation que la règle de l’épilogue édifiant (le rétablissement exemplaire de l’ordre) vient usuellement satisfaire. »

Roman policier …. bienfaisant ?

La lecture d’un « bon » roman policier/thriller peut donc à la fois combler notre double besoin de transgresser les règles sociales et de revenir à un ordre exemplaire.

Personnellement, j’y ajoute un avantage supplémentaire : la lecture d’un bon thriller plein de suspense permet aussi de se distraire et donc de s’évader du quotidien … Encore faut-il que le thriller soit bien écrit (comme d’ailleurs tout roman bienfaisant), qu’il évite la simplicité du manichéisme, qu’il éveille un questionnement ou une réflexion existentielle et qu’il donne envie de s’y replonger dès que possible…

Cet été, j’ai eu le plaisir de lire deux grands romans qui semblent répondre à plusieurs critères…. (je les classe parmi les ROMANS BONBONS »)

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……S U S P E N S E …..

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Ces deux romans policiers – gros volumes, plus de 800 pages – ont été successivement lauréats du Prix des Lecteurs du Livre de Poche (sélection polars)

« JE SUIS PILGRIM » de Terry Hayes (lauréat en 2015)2polars3b

Difficile de résumer un tel roman, sinon en reprenant la phrase de la quatrième de couverture qui parlera notamment aux cinéphiles « Un thriller d’espionnage exceptionnel, mélange de Homeland et de  Jason Bourne« . Le narrateur est une personne énigmatique des services secrets américains qui  cherche à découvrir l’auteur présumé d’un futur attentat terroriste…

Beaucoup de digressions (que l’on reconnaîtra ensuite comme nécessaires), beaucoup de protagonistes, et un récit à rebondissements qui ne laisse aucun repos.

 

« W3 : LE SOURIRE DES PENDUS » de Nathalie Hug et Jérôme Camut (lauréat 2014)

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Le premier volet d’une série de trois qui connaît pas mal de succès. Les divers protagonistes principaux recherchent les coupables d’une série d’enlèvements de jeunes filles et/ou de meurtres violents. Dans ce roman, les victimes (les pendus) ne sont pas tous des innocents, les protagonistes présentent diverses facettes et un historique pas toujours bon enfant, et certains présumés coupables montrent des signes de bienveillance… Une lecture divertissante, où la recherche dans la psychologie des personnages suscite des questionnements bienvenus, voire bienfaisants.

 

L’été n’est pas terminé, il vous reste encore un peu de temps à consacrer à la lecture de romans policiers….

Alors pourquoi pas

ou

 

Et vous ? Quelle est votre sélection de polars incontournables ?

 

 

Moment d’évasion garanti ! « Le Livre des Baltimore » de Joël Dicker

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« Le Livre des Baltimore » de Joël Dicker

Je classe ce roman dans la catégorie de mes romans bonbons parce que :

  1. la lecture est facile, agréable et accessible au grand nombre, cet auteur a vraiment du talent pour captiver un public de 7 à 77 ans
  2. le suspense est présent tout au long du récit si bien que les 500 pages défilent sans attendre devant les yeux impatients du lecteur
  3. le récit met en scène un des thèmes familiaux les plus récurrents : la jalousie, la rivalité et l’envie entre frères ou cousins – qui ne se reconnaît pas dans ces sentiments ?

Le narrateur, Marcus Goldman, a passé son enfance et sa jeunesse en vouant une admiration sans bornes envers son oncle, sa tante et ses deux cousins. Pourtant « un drame » est survenu – drame dont le lecteur aura seulement connaissance après avoir lu le roman jusqu’à la fin –  et peu à peu le narrateur apprend à connaître ou à reconnaître les ombres d’un tableau qui lui semblait pourtant sans failles.

Après l’énorme succès  de  son précédent roman « La Vérité sur l’Affaire Harry Québert », l’écrivain suisse trentenaire Joël Dicker revient sur la scène littéraire et médiatique avec « Le Livre des Baltimore ». Flash-back, suspense, tension latente tout au long du récit, il est clair que l’auteur sait user avec talent des moyens pour tenir ses lecteurs en haleine…. et franchement, on s’y laisse prendre et c’est avec plaisir que nos pensées se laissent emporter par cette histoire, tout comme elles se laisseraient embarquer par un bon film au cinéma. Moment d’évasion garanti et bienfaisant !

Le succès a ses revers et Joël Dicker essuie quelques critiques… mais il le fait avec élégance ici dans l’émission de Laurent Ruquier :

http://www.dailymotion.com/video/x398mh1_joel-dicker-on-n-est-pas-couche-10-octobre-2015-onpc_tv#.VwErquOM_Ps.wordpress

 

 

Pour ma part, j’ai retenu ce passage qui met l’accent sur le travail de l’écrivain en tant que scénariste :

« Ecrire un livre, c’est comme ouvrir une colonie de vacances. Votre vie, d’ordinaire solitaire et tranquille, est soudain chahutée par une multitude de personnages qui arrivent un jour sans crier gare et viennent chambouler votre existence. Ils arrivent un matin, à bord d’un grand bus dont ils descendent bruyamment, tout excités qu’ils sont du rôle qu’ils ont obtenu. Et vous devez faire avec, vous devez vous en occuper, vous devez les nourrir, vous devez les loger. Vous êtes responsable de tout. Parce que vous, vous êtes l’écrivain« 

et par celui-ci qui parle du pouvoir des livres…..

« Pourquoi j’écris ? Parce que les livres sont plus forts que la vie. Ils en sont la plus belle des revanches. Ils sont les témoins de l’inviolable muraille de notre esprit, de l’imprenable forteresse de notre mémoire. »

Le Livre des Baltimore

Roman bonbon : « L’empreinte de toute chose » d’Elizabeth Gilbert

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« L’empreinte de toute chose » de Elizabeth Gilbert

Après avoir lu, apprécié et commenté son best-seller « Mange, prie, aime » je me suis laissée littéralement séduire par le superbe récit « L’empreinte de toute chose » de la romancière américaine Elizabeth Gilbert qui fait partie de la sélection du Prix des Lecteurs du Livre de Poche 2015.

L’héroïne Alma est une femme érudite du XIXème siècle qui se consacre à l’étude de la botanique avec son père à Philadelphie. Bien qu’elle privilégie la raison sur l’émotion, comme le lui a inculqué sa mère hollandaise, les sentiments finiront par avoir raison de sa destinée. L’histoire profondément romantique aborde les sentiments d’une femme qui se voit devenir une vieille fille dans une société où l’intelligence de la femme n’est pas vraiment considérée comme une qualité féminine essentielle.

Dans les débats scientifiques qui émergent au cours du XIXème siècle au sein des milieux que fréquente Alma, celle-ci reconnaît le bien-fondé de l’évolution des espèces comme le publiera Darwin, mais ses expériences personnelles l’amènent à s’interroger sur la part « céleste » qui influence l’existence humaine et confère une « empreinte à toute chose ».

« Le monde naturel tout entier était un code divin, prétendait-il, contenant la preuve de l’amour de notre Créateur. C’est pourquoi tant de plantes médicinales ressemblaient aux maladies qu’elles étaient destinées à guérir ou aux organes qu’elles étaient capables de soigner. Le basilic, avec ses feuilles en forme de foie, est le remède évident pour les affections hépatiques. La chélidoine, qui produit une sève jaune, peut servir à soigner la coloration que provoque la jaunisse. Les noix, qui ont la forme de cerveaux, sont souveraines pour les maux de tête…. »

Autant de réflexions qui alimentent le récit d’une dimension philosophique, historique et scientifique intéressante, lui attribuant énormément de mérite et une place de choix parmi les chefs d’œuvre de la littérature contemporaine.

Un livre qui fait du bien ?

En ce qui me concerne personnellement, c’est un roman qui m’a permis de m’évader durant plusieurs heures pour penser la vie autrement et me sortir de mes peines du moment. Superbement écrit, le récit de 800 pages (en format poche) se lit facilement et sa longueur permet de bénéficier de davantage de plaisir en termes de temps de lecture.

Bien évidemment, j’ai voté pour ce roman dans la sélection du Livre de Poche pour le mois d’avril et j’espère qu’il remportera la majorité des votes ce mois-ci.

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Pour compléter cette chronique, je vais mentionner ci-après un ouvrage classique cité à plusieurs reprises dans ce roman et qui a révolutionné la science tout en modifiant notre perception de l’existence, à savoir

« L’Origine des Espèces » de Charles Darwin

Publié en 1856, cet ouvrage est considéré comme fondateur de la théorie de l’évolution moderne. Charles Darwin y démontre la thèse selon laquelle les espèces vivantes ne sont pas immuables mais se diversifient ou disparaissent, le moteur de l’évolution adaptative étant la sélection naturelle.

Une théorie que partage Alma tout en questionnant et en relevant un aspect majeur dans l’évolution de l’espèce humaine : l’influence de ce que l’on nomme l’humanité, la charité, l’altruisme : ces dons qui rendent la vie plus agréable et plus supportable.

« Alma était une perfectionniste et plus qu’un peu tatillonne, et il n’était pas question qu’elle publie une théorie qui comportait une lacune aussi petite soit-elle. Elle n’avait pas peur d’offenser la religion, comme elle l’affirma fréquemment à son oncle, elle redoutait d’offenser quelque chose qui était bien plus sacré pour elle : la raison. Car il y avait une lacune dans la théorie d’Alma : elle ne pouvait, malgré tous ses efforts, comprendre les avantages de l’altruisme et du sacrifice de soi au point de vue de l’évolution. Si le monde naturel était effectivement le théâtre d’une lutte amorale et incessante pour la survie qu’il y paraissait, et si terrasser ses rivaux était la clé de la domination, de l’adaptation et de l’endurance – dans ce cas, que faisait-on, par exemple, de quelqu’un comme sa soeur Prudence? »

 

 

 

Un roman d’amour pour la Saint-Valentin « AUTANT EN EMPORTE LE VENT » de Margaret Mitchell

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« AUTANT EN EMPORTE LE VENT » de Margaret Mitchell

Puisque nous sommes le 14 février… AUTANT EN PARLER…

Chers lecteurs, je suppose que vous connaissez cette grande saga romanesque qui s’inscrit dans le cadre historique de la guerre de Sécession en Amérique (1861-1865), ainsi que son adaptation cinématographique réalisée en 1939 par Victor Fleming avec Vivien Leigh dans le rôle de Scarlett O’Hara et Clark Gable dans le rôle de Rhett Butler….

Pour rappel, voici un petit résumé de l’histoire :

Scarlett O’Hara est une belle jeune fille issue d’une riche famille de planteurs de coton en Géorgie. Elle est courtisée par tous les bons partis de la région, mais celui dont elle est secrètement amoureuse, Ashley Wilkes, vient d’annoncer son mariage avec la gentille Mélanie Hamilton. Alors que Scarlett dévoile ses épanchements, son chagrin et sa rage de jeune fille gâtée, elle est surprise par Rhett Butler, un homme énigmatique et séducteur qui se moque gentiment d’elle et s’éprend de son énergique personnalité. Cet homme qui se montre différent des autres éveillera en elle des sentiments partagés qui s’intensifieront au fil du récit.

La guerre civile est aux portes de l’Etat de Géorgie et les aventures sentimentales de la jeune fille vont peu à peu s’entremêler aux aléas de l’histoire de sa famille et de son pays.

Ce roman paru en 1936 sous le titre original « Gone with the Wind » a reçu le Prix Pulitzer en 1937. Son succès planétaire n’est pas vain, car il entraîne le lecteur (ou le spectateur) dans une histoire sentimentale comme on les apprécie, mettant en scène

– des personnages charmeurs et attirants, mais dont les défauts soulignent malgré tout le caractère faillible et humain,

– des faits marqués par la grande Histoire (la guerre de Sécession, la question de l’esclavage, la difficulté à s’adapter aux grands tournants de l’histoire, la misère d’après-guerre etc.)

– une histoire d’amour qui met du temps à se concrétiser et entretient un énorme « suspense sentimental »

Une histoire bienfaisante ? Mais oui, laissez-vous bercer par cette histoire qui, nul doute, vous distraira de vos peines de coeur !

N.B. Lorsque de nouveaux problèmes surgissent, Scarlett O’Hara décide de ne pas laisser les soucis parasiter son esprit… Faisons comme elle et inspirons-nous de ses pensées qu’elle formule toujours ainsi…

« Après tout, demain est un autre jour ! »

Cette phrase fut classée 31ème au palmarès des 100 meilleures répliques de cinéma…

ROMAN BONBON : « Les Fidélités Successives » de Nicolas d’Estienne d’Orves

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« Les Fidélités Successives » de Nicolas d’Estienne d’Orves

Ce roman figure au sommet de la liste des ouvrages qui m’ont donné le plus de plaisir cette année…

L’auteur, Nicolas d’Estienne d’Orves, réalise un mélange subtil entre fiction et grande Histoire pour nous amener à comprendre que la réalité n’est jamais ni tout à fait blanche ni tout à fait noire et qu’il est toujours difficile de juger selon les apparences.

Le lecteur suit le parcours d’un jeune homme issu d’une île imaginaire – l’île de Malderney – qui ressemble pourtant à une île anglo-normande bien réelle proche de Guernesey. A la suite de certains aléas sentimentaux (dont je ne vais rien vous dévoiler pour ménager le suspense), le protagoniste se retrouve au milieu du Paris occupé durant la seconde guerre mondiale. Partagé entre ses amitiés, ses amours, sa famille, il oscillera dangereusement entre le camp des collaborateurs du régime nazi et celui des résistants.

« J’étais trop ambigu pour mon époque, trop inclassable. La France aime les cadres et les cases. Sortez du carcan bon-méchant, blanc-noir, affront-vengeance, et l’on vous regarde avec méfiance, comme si vous étiez plus dangereux qu’un assassin. C’est là une maladie très française, ce besoin cartésien de mettre des étiquettes, d’inventorier, de trouver une logique. Il n’y a pourtant aucune logique dans ma vie. Juste un destin. Le destin d’un homme à cheval entre deux cultures, deux mondes, deux pays, deux rives, deux aspirations, deux familles d’esprit, deux rêves de gloire, deux amours. »

En mai, je n’ai pas hésité à voter pour ce roman dans le cadre du Prix des Lecteurs du Livre de Poche. Mes commentaires publiés à ce sujet étaient comme suit :

« Les fidélités successives » de Nicolas d’Estienne d’Orves font partie de ces œuvres où la fiction permet à la grande Histoire d’abandonner ses teintes grises pour se colorer d’une perspective de compréhension plus large et variée. Dans cette grande fresque qui prend sa source sur une île anglo-normande à demi réelle, l’auteur pose un cadre historique – celui de l’occupation dans la capitale française – au cœur duquel il fait revivre d’authentiques personnages comme Cocteau, Marais, Céline, Rebatet, Bresillach. Mais il y introduit aussi une romance portée par des protagonistes fictifs dont la complexité des sentiments et l’introspection psychologique proposent un regard original sur des faits de collaboration et de résistance durant l’une des périodes les plus sombres de l’histoire du 20ème siècle. Si « la fiction dit ce que l’histoire tait » (cfr Francis Affergan), elle peut aussi lui redonner vie par le biais des sentiments qu’elle suscite auprès du lecteur. Voilà pourquoi le tandem histoire/fiction fonctionne à merveille dans ce récit palpitant qui oscille entre réalité et imaginaire, ombre et lumière. »

 

Vous trouverez cet article dans le document ci-joint qui reprend tous les articles choisis par le département marketing du Livre de Poche, pour la partie littérature du mois de mai PDL 2014 COMMENTAIRES MAI LITTERATURE

Lauréat pour la sélection du mois de mai, « Les Fidélités Successives » de Nicolas d’Estienne d’Orves s’est retrouvé parmi les 7 romans finalistes à départager pour le Grand Prix des Lecteurs 2014, section littérature.

 

Les qualités de cet ouvrage dans le cadre d’une séance de bibliocoaching:

  • il permet de s’évader de son quotidien pour pénétrer au coeur d’une fiction qui nous tient en haleine, ceci tout au long de ses 800 pages
  • grâce à la romance qui s’y déploie, ce récit apporte des couleurs et des émotions à l’Histoire de nos pays durant cette sombre période, ce qui facilite la compréhension et l’aptitude à saisir certains comportements
  • enfin il nous apprend à mieux connaître certains personnages bien réels (Cocteau, Marais, Céline, Rebatet, Bresillach) que l’on retrouve ici avec plaisir mêlés de manière réaliste et possible à ce récit fictif

 

Bref, « Les Fidélités Successives » comporte trois atouts importants : évasion, réflexion/compréhension et connaissance historique. Qu’espérer mieux ?

 

 

 

 

ROMAN BONBON : 22/11/63 de Stephen King

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  En ce jour anniversaire de l’assassinat du président Kennedy, je me devais de mentionner sur ce site un roman qui, dans le cadre de la bibliothérapie, constitue tout simplement un grand moment d’évasion en entraînant les lecteurs dans l’atmosphère d’une autre époque, celle des années 60. Il s’agit bien entendu du « 22/11/63 » de Stephen King paru chez Albin Michel et traduit de l’anglais par Nadine Gassie.

A noter que l’histoire parle aussi d’une sorte d' »évasion temporelle », celle du protagoniste, un de nos contemporains, qui souhaite déjouer les plans de Lee Harvey Oswald, l’assassin présumé du président J.F. Kennedy. Sa motivation est celle d’un homme qui veut rester fidèle à une promesse faite à un ami. Lorsqu’il se faufile à travers la brèche temporelle que ce dernier lui a montrée, il « atterrit » dans l’Etat du Maine (une région chère à Stephen King) en 1958…

On connaît le talent et le savoir-faire de l’auteur pour créer le suspense et tenir ses lecteurs en haleine tout au long des presque mille pages d’un récit. On connaît aussi sa façon de faire à la fois des digressions dans la vie quotidienne et somme toute banale du tout un chacun  tout en y introduisant petit à petit des éléments fantastiques. Tous ces ingrédients sont bien entendu présents dans ce roman qui constitue, sous les apparences d’un retour vers le passé, une sorte de métaphore d’un voyage au coeur des propres hantises et passions du protagoniste.

La morale que l’on peut retirer de l’histoire semble assez claire : seul le sentiment amoureux est capable de transgresser toutes les lois temporelles…

« Être chez soi, c’est regarder la lune se lever sur la vaste terre endormie et pouvoir appeler quelqu’un à la fenêtre pour la contempler ensemble. On est chez soi quand on danse avec les autres. Et quand la vie est une danse. »

« Mais je crois en l’amour, vous savez : l’amour, c’est de la magie de poche unique en son genre. Je ne crois pas qu’il soit régi par les étoiles, mais ce que je crois, c’est que le sang appelle le sang, que l’esprit, appelle l’esprit et le cœur un autre cœur. »

La presse a salué ce volumineux roman et certains le décrivent  même comme l’une des oeuvres les plus abouties de Stephen King. Je vous laisse vous faire votre opinion. Personnellement j’ai pris plaisir à lire cette histoire.

Une vidéo sur l’interview de Stephen King à France Inter vous en dira plus long sur les intentions de l’auteur

ROMAN BONBON « La Vérité sur l’Affaire Harry Québert » de Joël Dicker

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« La Vérité sur l’Affaire Harry Québert » de Joël Dicker

paru aux Editions de Fallois / L’Âge de l’Homme.

Véritable phénomène littéraire, ce roman d’environ 660 pages emmène le lecteur dans un récit à rebondissements où le suspense lié à une affaire sordide de disparition d’adolescente se mêle à une réflexion bien menée sur l’écriture.
Le narrateur qui est un écrivain souffrant de la crise de la page blanche décide de venir en aide à son mentor, lui-même écrivain de renom mais tombé en disgrâce par suite d’une accusation de meurtre. Entre les différents flash-back et le fil de l’enquête mené par le narrateur, nous retrouvons divers chapitres de quelques lignes qui se présentent sous forme de conseils d’écriture. Je vous cite l’épilogue :

« Un bon livre, Marcus, ne se mesure pas à ses derniers mots uniquement, mais à l’effet collectif de tous les mots qui les ont précédés. Environ une demi-seconde après avoir terminé votre livre, après en avoir lu le dernier mot, le lecteur doit se sentir envahi d’un sentiment puissant; pendant un instant, il ne doit plus penser qu’à tout ce qu’il vient de lire, regarder la couverture et sourire avec une pointe de tristesse parce que tous les personnages vont lui manquer. Un bon livre, Marcus, est un livre que l’on regrette d’avoir terminé« .

Un livre digne d’entrer sur la liste d’une bibliothérapie ? Bien sûr, car non seulement le roman aborde diverses thématiques humaines (la culpabilité et le remords, mais aussi le sentiment amoureux et l’amitié), mais il permet surtout de s’évader et de quitter ses petits soucis quotidiens pour se plonger dans une autre dimension. Quel plaisir !

Voici un lien vers la vidéo montrant le passage de l’auteur Joël Dicker sur le plateau de « On n’est pas couché » présenté par Laurent Ruquier le 3 novembre 2012

Joel Dicker vs Caron & Polony [T V] Ruquier par warrant

Citation

« Chaque livre a une âme : l’âme de celui qui l’a écrit et l’âme de ceux qui l’ont lu, ont vécu et ont rêvé avec lui. Toutes les fois qu’un livre change de main, toutes les fois que quelqu’un parcourt ses pages, son esprit grandit et devient plus fort. »

Carlos Ruiz Zafon « Le jeu de l’ange » aux éditions Robert Laffont.

Si vous avez aimé « L’ombre du vent » du même auteur, vous apprécierez probablement aussi ce récit qui plonge le lecteur dans une atmosphère gothique en plein coeur de Barcelone. Ici aussi, le livre et l’écriture sont au centre de l’intrigue…

« Chaque livre a une âme …