Le jeunesse du coeur a ses raisons que la raison d’état ne connaît pas…. « ANTIGONE »

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« ANTIGONE » de Jean Anouilh

J’ai envie de vous parler de la tragédie grecque de Sophocle (441 av. J.C.) revisitée sous la plume de Jean Anouilh et dont la première représentation se déroula au théâtre de l’Atelier à Paris durant l’occupation en février 1944.

Voici pour rappel le pitch : Les fils d’Oedipe se sont entretués devant Thèbes et leur oncle, le roi Créon, a émis un édit interdisant sous peine de mort d’enterrer le corps de Polynice, qualifié de traître. Antigone veut pourtant donner une sépulture à son frère et brave l’interdiction royale. Créon tente de la sauver en la ramenant à la raison, mais l’orgueil de la jeune fille l’empêche de céder aux propositions de son oncle et elle est condamnée à mourir emmurée.

La pièce met en scène plusieurs face-à-face dont celui d’Antigone et de son oncle Créon. Nous y retrouvons une fougueuse Antigone qui ne veut pas se laisser dominer par la raison d’état, qui veut dire « non ». Devant elle, le roi Créon, décrit par Sophocle comme un dictateur, apparaît ici dans la version d’Anouilh comme un homme voué à la solitude et à l’incompréhension de sa famille à cause de ses obligations royales.

L’éternel débat entre la jeunesse et l’âge mûr, la passion et la raison, les sentiments et le sens du devoir, l’individu et la société….

En allant plus loin, ce roman – que je classe parmi les classiques – remet en lumière la difficulté des relations entre générations, qui plus est, des relations familiales où l’affrontement entre générations est le plus virulent.

Un roman bienfaisant ?

Ce beau texte remet en perspective nos diverses approches vis-à-vis de ce mythe et de ses protagonistes. Il pourrait  même être intéressant de vérifier si les avis et les sentiments divergent selon l’âge avec lequel on aborde ce récit, et si cet âge influe sur le parti pris pour Antigone ou pour Créon…

Je tiens à ajouter un petit complément à cet article, histoire de redonner un peu de confiance dans l’humanité en ces temps difficiles :

Le beau roman de Sorj Chalandon « Le quatrième mur« 
qui a par ailleurs remporté le Prix des Lecteurs du  Livre de Poche 2015  (ex aequo avec  « Une vie entre deux océans » de M.L. Stedman)  relate l’aventure d’un homme qui croyait possible et a tenté de faire jouer la pièce de théâtre « Antigone d’Anouilh » à Beyrouth par des acteurs/actrices issus des divers camps qui s’affrontaient et s’entretuaient au quotidien….

Une telle foi en l’être humain et en sa capacité à surmonter l’adversité dans un objectif artistique commun, cela vaut le détour !

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