
« L’Empereur, c’est moi » de Hugo Horiot
Ce roman fait partie de la sélection du mois de mai pour le Prix des Lecteurs 2015 du Livre de Poche.
En quelques pages, l’auteur nous raconte la souffrance qu’il a vécue comme enfant autiste Asperger. Il se replonge dans les pensées de ses jeunes années (quatre, huit, douze ans) lorsqu’il refusait de parler et se comportait d’une façon qu’autrui considérait comme « étrange », « différente ».
Il n’aimait pas le monde qui l’entourait, ne s’aimait pas lui-même, voulait changer de prénom et ne se sentait pas à l’aise avec les autres enfants de son âge.
« Je suis prisonnier de mon corps et si je parle je serai prisonnier de vous autres. À perpétuité. Je préfère vous observer sans en avoir l’air. Je vous espionne. Si les yeux sont les fenêtres de l’âme, je pourrais voir la vôtre, mais ça m’obligerait à vous dévoiler une partie de la mienne. Vous ne verrez pas mon âme. Vous voyez mon corps et c’est déjà trop. Mon corps ne sera qu’une pierre tombale, un mur, je ne vous donnerai rien. Je n’aime pas votre monde. »
Sa mère avait refusé de le placer et décidé de le sauver en se servant de sa seule arme, son amour pour lui. Elle nous le raconte dans son roman
« Le petit prince cannibale » publié en 1990 chez Actes Sud et lauréat du Prix Goncourt des Lycéens en 1990.
Dans la postface du roman de son fils « L’Empereur, c’est moi », Françoise Lefèvre écrit :
« Trente ans ont passé. Aujourd’hui Hugo, c’est toi qui écris. C’est moi qui te lis. »
Un duo de romans bienfaisants car il s’agit ici de récits témoignages d’une aventure humaine qui parle de la différence et du courage de la surmonter.
Je vous invite à regarder l’interview de l’auteur Hugo Horiot au sujet de son roman
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