« Le garçon incassable » de Florence Seyvos
Couronné par le Prix Renaudot du livre de poche 2014, le roman de Florence Seyvos enchante autant qu’il émeut.
L’auteur met en parallèle deux histoires de vie dont le fil rouge est la différence physique exposée aux yeux du monde.
En retraçant la vie du célèbre Buster Keaton, devenu l’un des pionniers du cinéma, la narratrice se remémore les jeunes années de son frère adoptif, Henri, handicapé physique et mental.
Alors que le père d’Henri tentait de rééduquer ce dernier avec des moyens éprouvants pour l’aider à devenir autonome, Buster Keaton, pour sa part, avait été utilisé très jeune par son père comme souffre douleur (ou « objet volant ») à des fins de spectacle.
Nous ne pouvons que nous incliner face à ces deux figures humaines dont l’enfance est marquée par la résistance stoïque à une certaine forme de « violence physique » et qui ont malgré tout réussi à se redresser sans « casser ».
Histoire bienfaisante ?
Il s’agit d’un très beau roman, raconté avec douceur, subtilité et une touchante cocasserie. Le regard du lecteur est attiré non pas sur la différence en tant que telle, mais sur la violence qu’engendre cette différence.
« Les légendes servent à mettre en valeur la vérité en dégageant l’essentiel du tissu parfois peu lisible de l’existence. »
En cliquant ici, vous pourrez lire plusieurs articles sur ce roman paru aux éditions Cercle Points; j’ai moi-même écrit l’un de ces articles lorsque j’étais jurée pour le prix des lecteurs 2015 chez Points.