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DIFFERENCE CULTURELLE : « Partages » de Gwenäelle Aubry

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« Partages » de Gwenaëlle Aubry publié chez Le Livre de Poche – ce roman fait partie de la sélection du prix des lecteurs 2014 pour lequel j’ai le bonheur d’être jurée cette année.

Deux jeunes filles de 17 ans se partagent cette narration. La première Sarah est une Juive d’origine polonaise, née à New York et qui est venue vivre à Jérusalem avec sa mère après les attentats du 11 septembre. La seconde, Leïla, est une Palestinienne qui a grandi dans un camp de réfugiés en Cisjordanie.

L’une et l’autre confient à tour de rôle au lecteur leurs tourments qui sont aussi ceux de leur peuple respectif. Leur destin que tout oppose n’est pourtant pas si différent, et on pourrait aisément les imaginer devenir des amies.

Sans prendre parti, l’auteure met en miroir le récit de chacune de ces deux protagonistes qui se croisent dans les rues de Jérusalem. Tout à la fin du roman, cet effet miroir atteint son paroxysme lorsque le partage du vécu devient tellement serré qu’il faut lire les pages paires pour suivre l’histoire de l’une alors que les pages impaires racontent l’expérience de l’autre.

Pour les personnes qui appartiennent à l’une ou à l’autre culture, ce roman apportera un éclairage sur le vécu et le ressenti des personnes du camp ennemi. Il force l’empathie là où la haine construit des murs.

Un roman original qui aide à surmonter l’intolérance, la colère et ouvre l’esprit à la réflexion.

Si beaucoup de personnes se sentent moins impliquées par ce conflit judéo-palestinien, le roman permet également d’avoir une approche plus globale et moins partiale. Finalement, nous sommes tous ignorants de ce que vivent ces gens et plus généralement de ce que vit autrui. Il faut veiller à ce que cette ignorance ne verse pas dans l’intolérance, comme c’est hélàs trop souvent le cas…

Citations du roman :

« Tous ici, Israéliens et Palestiniens, Arabes et Juifs, comme tu voudras, nous partageons la même folie, c’est elle qui, comme la terre, nous divise et nous réunit. Nous partageons une même hantise, tous, nous sommes habités par des cohortes de morts. »

« Vois, il y a une chose que cet enfer m’a enseignée : le plus difficile, ce n’est pas de résister à l’ennemi, c’est de ne pas céder à la haine que l’on a de lui »