
« Grosse » de Isabelle Rivoal
Bientôt le printemps ! Les régimes et autres trucs et astuces pour retrouver une silhouette conforme aux normes reviennent sur le devant des préoccupations…
Certaines personnes dites « fortes » font mine de ne pas trop s’en soucier. D’autres en souffrent cruellement au quotidien.
Le roman que je vous présente ici parle d’une femme dont le poids et le volume dépassent l’imagination. Pourtant, son physique ne semble pas la déranger. Au contraire, elle se complaît avec sensualité dans ses formes volumineuses.
J’ai longtemps hésité avant de citer ce roman sur ce site, car la souffrance émane ici moins du problème physique de l’obésité que des conséquences qui en découlent pour son entourage. A force de se complaire dans la différence, la protagoniste s’éloigne des autres et de la société. Elle devient un alien au sein d’une société qui a du mal à l’intégrer.
Les chapitres sur « l’état des lieux » du présent s’entremêlent avec les chapitres qui relatent l’histoire d’Adèle depuis sa naissance.
Sur mybook.fr, j’ai écrit le 6 janvier 2012 une chronique au sujet de ce roman dont je vous recopie certains extraits :
« Une histoire pas vraiment malheureuse, pas vraiment heureuse non plus, une histoire qui montre sans le justifier comment cette fille et son entourage, essentiellement féminin, vivent chacun à leur façon dans une sorte d’excès et assument le physique d’Adèle, voire l’encouragent inconsciemment. Le corps d’Adèle s’étale et remplit l’espace. La protagoniste de ce récit semble vivre seulement au travers des sensations voluptueuses que lui procure ce corps tant au niveau gustatif que sexuel. »
« Isabelle Rivoal, comédienne, danseuse et acrobate, signe ici son premier roman dans lequel elle décrit sans vraiment prendre position un état de fait, celui de l’hyper-obésité, et plus encore, un état de complaisance total, presque amoral dans l’assouvissement du plaisir sensuel.
Loin de nous donner une image négative et pessimiste de l’obésité difficile à assumer, Isabelle Rivoal a le mérite d’aborder cet état d’une façon originale. Le corps gros n’est pas ici un corps en souffrance, mais un corps qui prend plaisir avec lui-même, au détriment non pas de la santé physique, mais de la « santé sociale » de celle qui le porte. » (extrait repris sur le site Le Dilettante)
Un livre pour guérir ? Il s’agit surtout d’un beau roman original qui fait réfléchir sur notre position dans la société et sur notre propre responsabilité dans la marginalisation que nous subissons parfois ou croyons subir au travers du regard des autres….
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