
« Le manoir de Tyneford » de Natasha Solomons
Ce roman paru aux éditions Calmann-Lévy en 2012 est maintenant également publié par Le livre de Poche et fait partie de la sélection du prix des lecteurs 2014.
L’histoire racontée par la narratrice débute à Vienne, juste avant la seconde guerre mondiale. Juive autrichienne de 19 ans, originaire d’un milieu aisé, Elise est envoyée pour des raisons de sécurité en Angleterre. Elle doit quitter sa famille, son rang social pour entrer en tant que domestique au service d’une grande propriété du Dorset, à Tyneford.
Le changement est brutal, elle doit petit à petit faire le deuil de sa vie choyée et entourée par l’affection des siens à mesure que la guerre éclate et que les interdictions restreignent de plus en plus la liberté des Juifs d’Europe. Malgré tout, elle réapprend à vivre dans son nouveau milieu, à s’attacher à d’autres personnes, à reconstruire une nouvelle vie. Son parcours sera ponctué de séparations et de deuils, mais la vie (avec son lot de joies et de peines) reprend toujours sur de nouvelles bases.
Ce roman me semble tout à fait adapté aux personnes qui sont confrontées à des situations de deuil, non seulement le deuil face à la perte de personnes proches, mais également le deuil dans son sens le plus large, à savoir la perte de certaines habitudes de vie qui semblent pourtant éternelles.
« Mais la guerre gronde et le monde change. Elise aussi doit changer. C’est à Tyneford pourtant qu’elle apprendra qu’on peut vivre plus d’une vie et aimer plus d’une fois« (cfr quatrième de couverture Livre de Poche)
Chose supplémentaire non négligeable, « Le manoir de Tyneford » est un roman qui est très agréable à lire et ne manque pas de suspense.
Selon les notes de l’auteur, le lieu-dit Tyneford a été inspiré par l’endroit protégé et l’histoire d’un village fantôme de Tyneham sur la côte de Dorset où le manoir élisabéthain était considéré comme l’un des plus beaux d’Angleterre.