
« Esprit d’Hiver » de Laura Kasischke
et

« Mudwoman » de Joyce Carol Oates
Je viens de lire ces deux romans qui font partie respectivement de la sélection du prix des lecteurs du Livre de Poche 2015 et du prix des lecteurs des éditions Points 2015, deux jurys auxquels j’ai le grand bonheur de participer cette année. J’en profite d’ailleurs pour remercier les personnes des deux maisons d’édition qui m’ont accordé leur confiance pour cette mission de jurée.
Les deux romans mentionnés dans cette chronique ont un point commun : ils évoquent le thème de l’adoption d’une fillette. Si la trame diffère d’un récit à l’autre, un malaise est palpable dans les deux cas et nous est décrit avec beaucoup de talent.
Dans « Esprit d’Hiver« , quelque chose d’oppressant survient le jour de Noël alors que mère et fille adoptive attendent l’arrivée des invités qui ne viendront jamais en raison de la météo. Le regard de la mère guide la narration.
« Prendre connaissance des horreurs de ce monde et ne plus y penser ensuite, ce n’est pas du refoulement. C’est une libération. »
Dans « Mudwoman« , la protagoniste se livre à un combat mental déchirant pour retrouver son identité enfouie sous des couches de convenances et de faux semblants destinés à lui faire oublier l’indicible. Ici ce sont les pensées de la fille adoptive qui sert de fil conducteur au roman.
« Il est très difficile de triompher quand on n’est pas aimé, au sens le plus profond, le plus intime et le plus indulgent du mot. Il est très difficile de triompher de toute manière, mais sans amour, c’est à peu près impossible. »
Dans les deux récits, les parents adoptifs sont bienveillants et souhaitent protéger leur enfant tout en se protégeant eux mêmes. Dans les deux cas, les enfants seront sources à la fois de bonheur et de souffrance pour leurs parents adoptifs.
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