Archives d’Auteur: Nathalie Cailteux

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À propos de Nathalie Cailteux

Philologue passionnée par la littérature et les effets positifs de celle-ci sur le moral. A l'écoute de vos problèmes, je vous propose de surmonter vos difficultés grâce à la lecture de romans. - www.lire-pour-guerir.com  /////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// Philologist with a passionate interest in literature and its positive effects on well-being, I recommand you the reading of novels to ease your pain and overcome difficulties of life. www.readtoheal.wordpress.com  //////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////   Contactez-moi sur / Please contact me via deslivrespourguerir@gmail.com

VIEUX MAIS PAS CON « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire » de Jonas Jonasson

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« Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire » de Jonas Jonasson

Ce roman, à l’instar du récit américain « FORREST GUMP », relate les extraordinaires péripéties et rencontres d’un homme qui a traversé tout le 20ème siècle d’est en ouest. Aujourd’hui pensionnaire d’une maison de retraite, il s’échappe le jour de son centième anniversaire mettant en émoi police, presse et même un gang de bandits auquel il joue un mauvais tour.

Bien entendu, le récit reste fictif et assez improbable, mais sa lecture garantit un grand moment de bonne humeur. L’impassibilité de cet homme face aux grands événements qui ont marqué l’Histoire du 20ème siècle est un régal, de même l’attitude très zen qu’il affiche toujours alors qu’il vient d’avoir 100 ans.

Finalement, vivre vieux n’est pas synonyme de sénilité, de solitude ou d’enfermement. Le protagoniste nous le prouve ici joyeusement. Un vrai régal !

Vous pouvez également lire mon résumé sur MyBoox en cliquant sur Un Forrest Gump, version internationale | MyBOOX.

PAS LE TEMPS DE LIRE ?

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Pas le temps de lire ? Il existe une autre façon de découvrir les oeuvres littéraires : « écouter » la lecture d’un livre via les modules audios de plus en plus disponibles sur le marché.
Imaginez que vous êtes bloqué dans un embouteillage sur le chemin du boulot. Pourquoi ne pas profiter de ce temps « mort » pour écouter les livres et vous plonger dans un récit passionnant ?

Sur le DEUIL « Rose » de Tatiana de Rosnay

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« Rose » de Tatiana de Rosnay paru aux éditions Héloïse d’Ormesson, en format poche chez « Le livre de poche », mais également sous format audio comme représenté ci-contre et lu par Nathalie Hons

Personnellement, j’ai « écouté » ce roman épistolaire qui m’a beaucoup émue (bien que je ne sois pas une Parisienne) et dont le récit se déroule durant le second empire (durant la seconde moitié du 19ème siècle) alors que le baron Hausmann entreprend de gigantesques travaux de réaménagement de la capitale française.
La narratrice, Rose, écrit à feu son mari des lettres dans lesquelles elle lui relate ses impressions et son vécu après la disparition de ce dernier et face aux travaux entrepris par le baron Hausmann . Non seulement, Rose doit faire le deuil du Paris de sa jeunesse, de la maison familiale de son mari condamnée à disparaître et qu’elle s’est engagée à défendre corps et âme, mais Rose doit également faire le deuil de personnes tant chéries  parmi lesquelles son époux et un petit garçon.

Rose raconte à son mari comment deux personnes de son entourage lui ont redonné goût à la vie, notamment par les fleurs et par les livres.

Ici encore la lecture reste un garant de bien-être. Voici quelques citations extraites de ce roman :

« J’étais animée d’une faim nouvelle, et certains jours, j’étais véritablement vorace. Le besoin de lire s’emparait de moi exerçait sa délicieuse et grisante emprise. Plus je lisais, plus j’avais faim. »

« En tant que lecteur, il faut faire confiance à l’auteur, au poète. Ils savent comment s’y prendre pour nous extirper de notre vie ordinaire et nous envoyer tanguer dans un autre monde dont nous n’avions même pas soupçonné l’existence. C’est ce que font les auteurs de talent. »

« Le livre m’attendait sur la petite table devant le fauteuil et je me ruais dessus. Expliquer ce que j’éprouvais en lisant me paraît difficile, mais je vais m’y efforcer. Vous, grand lecteur, devriez me comprendre. C’était comme si je me trouvais en un lieu où nul ne pouvait me troubler, m’atteindre. Je devenais insensible aux bruits autour de moi. »

Ecrit dans un langage qui fait référence à cette époque, « Rose » de Tatiana de Rosnay prend le lecteur par les sentiments et démontre comment une dame a fait face à diverses épreuves de la vie, à commencer par la disparition des êtres qui lui sont chers jusqu’à la disparition quasi totale de son paysage quotidien et finalement la perte de tous les repères de sa vie. Un deuil total !

SAUVEE PAR LES LIVRES « Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? » de Jeanette Winterson

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« Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? » de Jeanette Winterson paru aux Editions de l’Olivier. C’est la phrase énigmatique qu’assène à la narratrice sa mère adoptive lorsqu’elle lui révèle sa « différence en matière de préférence sexuelle ».

Sous la forme d’une autobiographie vivante et fantaisiste, Jeanette Winterson raconte son enfance et son adolescence en tant que fille adoptée  dans une famille anglaise issue du prolétariat de Manchester. Face à une mère adoptive sévère, acariâtre et qui ne s’aimait guère, elle se réfugie dans la lecture et l’écriture et fait des livres ses plus fidèles compagnons d’infortune. Toujours à la recherche de sa partie manquante, de son identité, elle finira par retrouver les traces de sa mère biologique.

L’auteur fait maintes fois l’éloge de la vertu curative des livres, et surtout de la vertu curative des histoires, des fictions, de la poésie. De ce fait, ce récit s’inscrit complètement dans la théorie des principes de la bibliothérapie tels que je les perçois et tels que j’aimerais vous les communiquer. Mieux qu’un documentaire sur la bibliothérapie, il est un roman autobiographique qui raconte comment les livres ont sauvé la santé mentale d’une personne depuis son enfance jusqu’à aujourd’hui.

Voici quelques extraits de ce roman dont je recommande la lecture à tous ceux qui se sentent seuls et différents :

P18 « Je crois à la fiction et au pouvoir des histoires parce qu’ils nous donnent la possibilité de parler de nouvelles langues. De ne pas être réduits au silence. Nous découvrons tous qu’en cas de traumatisme profond, nous hésitons, nous bégayons ; notre parole est entrecoupée de longues pauses. Le traumatisme nous reste en travers de la gorge. Mais par le language des autres, nous retrouvons le nôtre. Nous pouvons nous tourner vers la poésie. Ouvrir un livre. Quelqu’un a traversé cette épreuve pour nous et s’est immergé profondément dans les mots. »

P57 « La fiction et la poésie sont des médicaments, des remèdes.Elles guérissent l’entaille pratiquée par la réalité sur l’imagination. J’avais été gravement blessée et un pan essentiel de ma personne avait été détruit –c’était ma réalité, les faits de ma vie ; mais l’envers des faits était ce que je pouvais être, ce que je pouvais ressentir et si j’avais les mots, les images et les histoires pour l’exprimer, alors je n’étais pas perdue. »

P79 « Pour moi, les livres sont un foyer. Les livres ne font pas un foyer – ils le sont, dans le sens où de même que vous les ouvrez comme vous ouvrez une porte, vous entrez dedans. A l’intérieur, vous découvrez un temps et un espace différents. Il s’en dégage aussi de la chaleur – comme un âtre. Je m’assois avec un livre et je n’ai plus froid. Je le sais depuis les nuits glacées passées dehors. »

P193 « Et les livres n’avaient pas fini de me sauver. Si la poésie était une bouée de sauvetage, alors les livres étaient des radeaux.»

Mon article à ce sujet sur SAUVEE PAR LES LIVRES | MyBOOX.

DIFFERENCE CULTURELLE et SOLITUDE : « Le club des incorrigibles optimistes » de Jean-Michel Guenassia

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« Le club des incorrigibles optimistes » de Jean-Michel Guenassia paru chez Albin Michel. Ce gros volume  dresse le portrait d’une époque, les années 60, en France alors que sévit la guerre d’Algérie et que la dictature du communisme engendre une fuite vers l’ouest de nombreux réfugiés politiques. Le narrateur, Michel, un jeune adolescent, raconte son parcours durant ces années à Paris, un parcours marqué d’un part par les conséquences  de la guerre en Algérie sur sa famille et ses amis et d’autre part, par les rencontres qu’il fait alors qu’il fréquente un café où se réunissent de nombreux exilés et apatrides.

L’optimisme règne pourtant en maître dans ce milieu de gens « différents » et « solitaires » et la leçon de vie est exemplaire.

Michel est lui-même est en pleine crise d’adolescence, ce qui le classe dans une certaine catégorie de « marginaux ». Lecteur compulsif, il aime se réfugier dans la lecture et compare les livres à des amis : « Il y a dans la lecture quelque chose qui relève de l’irrationnel. Avant d’avoir lu, on devine tout de suite si on va aimer ou pas. On hume, on flaire le livre, on se demande si ça vaut la peine de passer du temps en sa compagnie. C’est l’alchimie invisible des signes tracés sur une feuille qui s’impriment dans notre cerveau. Un livre, c’est un être vivant. Les gens, rien qu’à les voir, vous savez à l’avance si vous serez leur ami. »

N’hésitez pas à consulter ma petite critique sur ce roman sur

Les tragédies de l’exil | MyBOOX.

Sur la DIFFERENCE : « La solitude des nombres premiers » de Paolo Giordano

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« La solitude des nombres premiers » de Paolo Giordano paru chez Points raconte le parcours de deux jeunes adolescents qui se sentent   à l’écart des autres,  parce que l’un est surdoué, parce que l’autre boîte et est anorexique ou tout simplement parce que l’un et l’autre ne se sentent pas à l’aise avec les normes de la société. Ces différences sont particulièrement difficiles à gérer durant la période ingrate et bouleversante de l’adolescence. Un livre qui fait prendre conscience de la difficulté d’être différent, voire d’être soi…

MANQUE DE CONFIANCE EN SOI : « Dieu voyage toujours incognito » de Laurent Gounelle

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« Dieu voyage toujours incognito » de Laurent Gounelle paru aux éditions Anne Carriere raconte l’histoire d’un homme  sur le point de se suicider. Il rencontre alors une personne qui s’engage à l’aider à condition qu’il fasse tout ce qu’il lui demande de faire. C’est ainsi que notre homme fera des efforts sur lui-même pour apprendre à retrouver confiance et estime de soi. Le roman regorge de paroles encourageantes et d’exercices pratiques. Cependant, loin de limiter ce livre à une simple compilation d’exercices, Laurent Gounelle a introduit ses pensées sur le développement personnel dans un roman à suspense très agréable à lire.

Page47 « ...il va falloir que tu acceptes de ne pas forcément correspondre à ce qu’attendent les gens, ne pas toujours te conformer à leurs critères, leurs valeurs, mais oser afficher la différence, parfois même quand elle dérange. Bref, lâcher prise sur l’image que tu souhaites donner aux autres et apprendre à ne pas trop te soucier de ce qu’ils pensent de toi. Lorsque tu assumeras pleinement tes différences, alors tu pourras te pencher sur celles des autres et, si nécessaire, t’y adapter. Tu pourras ainsi apprendre à mieux communiquer, à entrer en contact avec des inconnus et créer une relation de confiance, être accepté par des personnes ne fonctionnant pas comme toi. Mais il faut d’abord que tu aies accepté ce qui te rend unique, sinon tu continuerais de disparaître au profit des autres gens. …« 

PRENDRE DE L’ÂGE : « Une odyssée américaine » de Jim Harrison

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« Une odyssée américaine » de Jim Harrison paru en format poche chez J’ai Lu raconte le périple d’un sexagénaire, qui après avoir été plaqué par sa femme, décide de tout quitter et de prendre la route pour explorer l’un après l’autre les différents états américains. L’aventure est écrite sur un ton plutôt truculent, ce qui ne peut qu’égayer le moral des troupes.

C’est suite à l’avis d’un homme que j’ai décidé de citer ce livre sur mon blog de bibliothérapie. En effet, il semble que les réflexions et les décisions de l’auteur donnent un sens ou une voix à des émotions proprement masculines.

Pour ma part, j’avais écrit un article paru le 10 novembre 2010  dans le journal La Voix du Luxembourg au sujet de ce roman. N’hésitez pas à en prendre connaissance.

« Pourquoi lire ? » de Charles Dantzig

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« Pourquoi lire ? » de Charles Dantzig paru chez Grasset

J’ai apprécié l’ouvrage, sa configuration par chapitre – dans le genre lire pour ceci, lire pour cela, lire ici ou là, lire ainsi etc. – de même que le style grâce auquel il est facile et agréable de suivre cet essai, ainsi que d’adhérer à certaines idées qui y sont développées, mais vers la fin, j’avoue que je me suis un peu lassée, car je pense que Dantzig met un peu trop en avant son élitisme littéraire, montrant bien par là qu’il nage au-dessus du commun des mortels, que ses goûts de lecture sont meilleurs que ceux du simple néophyte et qu’il en sait beaucoup plus long que la plupart des ignares que nous sommes.

Toutefois, je retiens certaines phrases de son ouvrage (et par là même, selon ses dires, je fais vivre ses écrits) qui sont bien tournées et confortent mon opinion sur le fait que la littérature nous aide à nous connaître grâce au processus d’analogie avec les protagonistes d’un récit.
« La littérature, et en particulier la fiction, est une forme d’analogie. Ou plus précisément, une des formes de compréhension par l’analogie. Ou plus précisément, une des formes de compréhension par l’analogie qui agit sur les sentiments en plus de l’intelligence. Analogie, sentiment. Voilà qui est différent de cet autre mode de compréhension qu’est la philosophie, et qui elle, s’appuie sur l’analyse et l’intellect. »

Et même si Dantzig clame haut et fort qu’il n’adhère pas à la phrase de Montesquieu qui disait « Je n’ai jamais eu de chagrin qu’une heure de lecture n’ait dissipé », il n’aborde que partiellement le thème du « lire pour guérir ». Toutefois, certaines phrases laissent clairement sous-entendre qu’il partage l’idée selon laquelle la lecture fait du bien d’une façon ou d’une autre, car elle permet notamment de :
– mettre de l’ordre dans le chaos de notre vie « Tout livre, même de fiction, est un essai, dans la mesure où il cherche à avoir une forme. Dans l’informe de la vie, il prend, rejette et classe, et c’est cette formalisation qui apporte du sens. Le lecteur, face au flasque, lit pour deviner les formes multiples du monde » (p74)
– se conforter dans le fait qu’on n’est pas seul à être moche, bête et méchant « On lit pour voir chez les autres les défauts que nous nous cachons à nous-mêmes » (p81)
– tenter de se connaître et de connaître les autres « On lit pour comprendre le monde, on lit pour se comprendre soi-même » (p24)
– de mettre des mots sur des sentiments difficiles à saisir ou à exprimer « Nous choisissons, dans nos lectures, les vêtements de nos sensations, les paroles de nos bouches muettes, l’éloquence de nos pensées borborygmiques » (p31)

Alors permettez aussi, cher auteur, que chaque lecteur puisse choisir le livre qui lui convient le mieux si celui-ci lui apporte le petit plus qui manque à son existence. Et si « A la recherche du temps perdu » de Marcel Proust se révèle effectivement être du temps perdu pour celui qui a envie de s’évader du quotidien de façon plus légère et plus facile, je ne pense pas qu’un bon polar lui soit particulièrement nocif. Bien au contraire !

DEUIL du compagnon : « La délicatesse » de David Foenkinos

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« La délicatesse » de David Foenkinos, paru en format poche aux éditions Folio raconte comment une jeune femme mariée perd brutalement son époux dans un accident et comment peu à peu elle reconstruit une vie de couple avec un homme totalement différent. Ce roman rappelle l’atmosphère du film « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain », peut-être un peu dû au fait qu’Audrey Tautou joue le rôle principal dans le film inspiré par ce roman, mais certainement aussi à cause des multiples digressions d’apparence anodines qui ponctuent le récit donnant de l’importance à certains détails du quotidien. Une façon différente d’aborder un sujet très lourd, le deuil du compagnon/époux lorsque l’on est en pleine force de l’âge. Roman agréable à lire, parfois drôle et d’une certaine manière, apaisant.