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Titrés pour Noël, avec des anges, des lettres et de la neige

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Lecture de Noël

Des nouvelles/contes/histoires pour illuminer Noël

Le temps de Noël n’est pas toujours de tout repos.  Lorsque vient enfin un moment propice pour se ménager quelques instants au coin du feu et que le confortable fauteuil nous fait de grands signes d’approche, une courte pause lecture reste plus que bienvenue.

Mais que lire le temps d’une courte pause ? Pourquoi pas une nouvelle, un conte, un court roman au titre évocateur de saison ?

Allons vite voir ce que le Père Noël nous réserve….

I. Les nouvelles

La nouvelle se définit en général comme un récit assez court (mais que veut dire court ?), centré autour d’un seul événement et contenant peu de personnages.

Des nouvelles à lire pour améliorer sa capacité d’empathie à Noël

Certains recueils de nouvelles parviennent à susciter l’empathie du lecteur pour des personnages qui vivent un quotidien morose, parfois morbide et violent. C’est le cas du très beau recueil de nouvelles de Patrice Juiff « La taille d’un ange » publié chez Albin Michel en 2008 et lauréat de plusieurs prix.

Des enfants, adolescents, adultes dans la déroute, partagés entre bons et mauvais sentiments se battent dans la grisaille de leur vie pour y faire entrer un peu de lumière. L’auteur réussit un coup de force magistral avec ce recueil qui a le mérite d’éveiller chez les lecteurs un sentiment d’attachement et d’empathie pour tous ces êtres dans la détresse.

Des nouvelles pour voyager autrement, loin des a priori

Laissez-moi vous présenter ce recueil de 7 nouvelles de Pema Tseden « Neige » paru en 2013 aux éditions Philippe Picquier. L’auteur tibétain nous y présente le Tibet d’aujourd’hui, loin des folklores et préjugés, un Tibet où le peuple est à la fois ancré dans ses traditions séculaires et en pleine mutation, avec comme arrière-plan l’emprise chinoise. Ces nouvelles traduites en partie du tibétain et en partie du chinois regorgent de poésie et de sagesse.

 

II. Les contes

D’emblée, le mot « conte » fait rejaillir des souvenirs d’enfance, lorsque le regard plongé dans les illustrations des contes de Perrault, Grimm ou Andersen, nous écoutions nos proches nous raconter les récits imaginaires peuplés de fées, démons et sorcières.

Le conte utilise en effet très souvent le merveilleux et le fantastique pour véhiculer un message moral ou philosophique.

Si d’aventure l’univers de J.R.R. Tolkien vous enchante, n’hésitez pas à vous procurer « Lettres du père Noël » , un ouvrage publié en 2004 chez Christian Bourgeois, puis chez Pocket en 2013.

Entre 1920 et 1943, Tolkien a envoyé une trentaine de lettres à ses quatre enfants prétendant que celles-ci venaient du Pôle Nord et étaient écrites de la main du Père Noël ou de l’Ours Polaire. La moitié d’entre elles ont été traduites en français et relatent les aventures du vieil homme en robe rouge, ainsi que ses démêlés avec les gobelins. Cet ouvrage contient également de belles illustrations et plaira très certainement aux petits et grands amateurs du genre.

III. Autres histoires dans l’esprit de Noël…

Inspirées de faits réels

Si d’aventure, le réel vous attire plus que le surnaturel ou le fantastique, mais que la magie de Noël ne vous est toutefois pas indifférente, alors je vous conseille de lire le recueil des « Belles histoires du temps de Noël » de Marc Pasteger publié en 2006 aux éditions L’Archipel avec une préface de Patrick Poivre d’Arvor. Ces trente récits sont inspirés de faits réels et choisis par l’auteur pour nous transporter dans le merveilleux de la fête de Noël.

Selon la mention de l’éditeur, une partie des recettes de ce livre sera versée à l’association Les amis de la Maison de Solenn-Maison des Adolescents.

Inspirées de la foi chrétienne

Dans le roman « Noëls pour un enfant perdu » de Roger Bichelberger   publié en 2006 chez Albin Michel, un petit garçon disparaît alors que les services sociaux menaçaient de le retirer à son père adoptif. Les habitants du village se mobilisent, et bien qu’ayant négligé les rites religieux depuis longtemps, ils décident de renouer avec les pratiques chrétiennes oubliées pour conjurer le sort et leur angoisse.

Pleines de bons sentiments

Les « Petites douceurs pour l’Âme » de Jack Canfield et Mark Victor Hansen, , publié en 2003 aux éditions Michel Lafon est un recueil de 80 histoires « qui réchauffent le coeur et remontent le moral ».

Il s’agit de petits récits remplis de bons sentiments que l’on peut savourer à l’envi au gré de ses humeurs. Les auteurs nous recommandent de prendre le temps de bien digérer ces histoires une à une, de partager celles qui nous interpellent, voire de mettre en action certaines idées.

Ci-après voici l’une de ces petites histoires bienfaisantes :

« Le texte qui suit est gravé sur la tombe d’un évêque anglican du XIIe siècle dans les cryptes de l’abbaye de Westminster :
Quand j’étais jeune et libre et doté d’une imagination sans frein, je rêvais de changer le monde. Devenu plus sage avec les années, je compris que le monde ne changerait pas, alors je réduisis quelque peu mes visées et décidai de ne changer que mon pays. Mais lui aussi semblait immuable.
En approchant de la vieillesse, suprême et désespérée tentative, je décidai de ne changer que ma famille, ceux dont j’étais le plus proche, hélas! ils ne voulaient rien entendre.
Et maintenant, étendu sur mon lit de mort, je comprends soudain : si seulement je m’étais changé moi-même, alors à mon exemple ma famille aurait aussi changé.
De leur inspiration et de leur encouragement, j’aurais tiré la force d’améliorer mon pays et qui sait, j’aurais peut-être changé le monde.

                                                                                                                                                                                                                     Anonyme »

D’ores et déjà,

je vous souhaite à toutes et à tous

de très joyeuses fêtes de fin d’année….

et à très très bientôt ….

 

 

A l’assaut du bonheur de LIRE !

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Les gens heureux lisent et boivent du café

« Les gens heureux lisent et boivent du café »

Agnès Martin-Lugand

Editions Michel Lafon (2013), Pocket (2014)

Tragédie d’une libraire

Beaucoup d’entre vous ont déjà lu ou re-connaissent ce roman qui a eu un grand succès relayé par les nouveaux médias. L’histoire raconte les aléas d’une jeune femme libraire qui doit se reconstruire après avoir tragiquement perdu son mari et sa petite fille dans un accident de la route.

Ce récit « feel good »  est divertissant et très agréable à lire. Il s’agit d’un roman à la portée d’un large public qui partagera les émotions de l’héroïne Diane et pourra peut-être s’y reconnaître. Les personnages secondaires sont assez bien typés, et le tout baigne dans une ambiance sympathique, parfois teintée d’humour.

Les gens heureux lisent-ils vraiment ?

Le titre du livre interpelle la lectrice que je suis, mais n’est pas vraiment développé en tant que thématique dans le récit. Bien sûr, la protagoniste principale adore les livres, elle est libraire, et lorsque le destin lui joue un très méchant tour, elle se détourne de son métier et s’isole en s’enfonçant dans la dépression.  Elle reviendra dans sa librairie plus tard, lorsque le ciel changera de couleur pour elle et lorsque les ombres se seront quelque peu dissipées.

Le retour aux livres et à la lecture est-il pour autant synonyme de bonheur retrouvé ?

Parmi les choses qui rendent les gens heureux, on mentionne souvent la faculté de pouvoir se déconnecter du monde extérieur pour revenir à une meilleure écoute de soi et des autres.

La méditation, le retour à la nature, la contemplation d’une oeuvre d’art, l’ouverture aux sensations et aux émotions de tout son être constituent de bons moyens pour y parvenir. La lecture en fait également partie, car elle ouvre l’esprit à un échange avec autrui et à une réflexion sur soi-même.

Au bonheur de lire ou lire pour le bonheur

Pourquoi lit-on des romans ou des fictions ?

1. pour se divertir et s’évader : c’est sans doute la première réponse qui revient le plus souvent lorsque se pose la question « Pourquoi lisez-vous ? » . Bien sûr, pour se divertir ! C’est comme lorsque nous avons envie d’aller au cinéma, de sortir en boîte, de faire la fête. L’objectif est de s’éloigner du quotidien, de retrouver des amis, de se déconnecter du train train, de faire autre chose.
Parmi de nombreux exemples, citons : « La Vérité sur l’Affaire Harry Québert » de Joël Dicker
ou encore « Le Livre des Baltimore » du même auteur, qui constituent des moments d’évasion garantis !

2. pour voyager sans aucun risque : nous sommes tous enclins à apprendre et à découvrir d’autres horizons, qu’ils soient géographiques, temporels ou émotionnels. La peur nous freine bien souvent dans ces élans. Peur de l’autre, peur de l’inconnu. Grâce à la lecture, nous pouvons rester bien tranquillement dans notre fauteuil tout en parcourant divers coins du monde. Nous avons aussi la possibilité de nous connecter à d’autres époques et de plonger dans l’atmosphère de celles-ci. Enfin et surtout, nous pouvons entrer dans l’esprit d’une autre personne et accompagner ses pensées et ses réflexions, voire y reconnaître nos propres émotions.

Parmi de nombreux exemples, citons :
« Une Odyssée américaine » de Jim Harrison
Ce roman raconte le périple d’un sexagénaire, qui après avoir été plaqué par sa femme, décide de tout quitter et de prendre la route pour explorer l’un après l’autre les différents états américains.

« Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire » de Jonas Jonasson.
Ce roman, à l’instar du récit américain « Forrest Gump », relate les extraordinaires péripéties et rencontres d’un centenaire, aujourd’hui pensionnaire de maison de retraite, qui a traversé tout le 20e siècle d’est en ouest.

“ Ouvrir un livre c’est comme hisser la voile, le début du départ. ”
Éric Orsenna

 

3. pour sortir de la solitude : la rencontre avec les personnages d’un récit est toujours enrichissante et stimulante. N’avez-vous jamais ressenti cette irrésistible envie de retrouver en fin de journée la lecture d’un récit, interrompue la veille parce qu’il fallait bien dormir ? Vous y pensez souvent durant votre journée et vous vous réjouissez d’avance de connaître la suite du récit… C’est un peu comme retrouver un vieil ami avec lequel partager ses pensées et ses sentiments.

Parmi de nombreux exemples, citons :  « Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates » de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows qui se décline sous forme de roman épistolaire grâce auquel nous apprenons à connaître la vie de tous les membres d’un club littéraire.

“ Lire, c’est vivre sans frontière et sans horloge.
La lecture est un partage universel : celui qui lit, n’est jamais seul.
Michèle Gazier

 

4. pour se laisser surprendre et submerger par des émotions (cela fait du bien) : il est prouvé que l’effet cathartique est bénéfique sur la santé mentale. Dès lors pleurer, rire, avoir peur par le biais d’une histoire provoquent une brèche libératrice pour un flux d’émotions qui resteraient autrement bloquées en nous et pourraient peut-être donner lieu à certaines pathologies.

A titre d’exemples, je vous renvoie à ma chronique sur les thrillers qui peuvent être sources de bien-être.

 

5. pour apprendre : nombreux sont les récits qui, outre le fait de nous faire frissonner, nous transmettent des connaissances sur les aléas d’un métier, les déboires d’une époque, la façon d’entretenir certaines plantes ou d’apprivoiser certains animaux, les souffrances liées à une maladie etc. La connaissance reste une ouverture sur le monde qui nous entoure et génère l’empathie pour celles et ceux qui en détiennent certaines clefs et peuvent s’en accommoder ou s’en servir le cas échéant.
Je pense par exemple à ce roman « L’Empreinte de toute chose » d’Elizabeth Gilbert qui aborde sous forme d’un beau récit le thème de l’évolution des espèces et de la botanique à une époque où la place de la femme érudite restait à définir.

6. pour apprivoiser les mots, la grammaire et le style d’une langue :  il est parfois agréable de se laisser porter par une phrase dont les mots vous guident avec justesse sur la corde sensible d’une émotion. Waouh ! Cette expression nous semble alors si belle et si bien agencée. En tant que lecteurs, nous en restons admiratifs et peut-être l’utiliserons-nous plus tard à bon escient.
Les romans d’Amélie Nothomb revisitent d’une manière jouissive notre vocabulaire et questionnent les mots de notre langage. Les romans rédigés par des membres de l’OULIPO (Ouvroir de Littérature Potentielle) sont pour leur part toujours en quête de nouvelles règles formelles destinées à encourager la création. Mais outre ces exemples, chaque plume peut donner lieu à des phrases marquantes, bien tournées et qui font briller certaines idées. A nous d’en profiter !

7. pour vivre deux, trois, quatre fois plus.… : J’ai le bonheur de vivre trois vies : le quotidien,  la lecture d’un récit en soirée et l’écoute d’un roman sur cassette audio dans les embouteillages…

“ Lire, pour vivre plusieurs fois.”
Alexandre Jardin

8. pour guérir bien sûr 🙂 car en lisant, on ne se sent plus seul, on ouvre son esprit sans contrainte à autrui et à une réflexion sur soi-même, on est dans le partage et l’émotion bienfaisante.

Se rafraîchir en lisant

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« L’Echappée belle » de Anna Gavalda

Editions Le Dilettante, 2009

Un livre comme une bouffée d’oxygène, ça existe !

Il fait actuellement chaud, très chaud dans beaucoup de pays, même dans ceux qui n’y sont pas spécialement habitués, comme la Belgique, l’Allemagne, les Pays-Bas, le nord de la France…

Au risque de fondre sur place, mieux vaut se réfugier dans un coin à l’ombre, avec un ventilateur et une bouteille d’eau… sans bouger … en lisant pour s’évader au loin…. Mais que lire ? … si possible une lecture rafraîchissante bien sûr !

Je me souviens de la lecture d’un roman-nouvelle d’Anna Gavalda que je considérais à l’époque comme une véritable bouffée d’oxygène, « L’Echappée belle » . Ce roman fut ré-édité chez Le Dilettante en 2009 alors qu’il était issu d’une première écriture en 2001 récompensant les adhérents de France Loisirs.

De quoi parle-t-on dans ce roman ?

« L’Echappée belle » comme son titre l’indique raconte l’escapade d’une fratrie de quatre trentenaires qui s’offrent le luxe de quitter durant quelques heures leur vie d’adulte cabossée pour retrouver l’insouciance de leurs jeunes années. Sur le point d’assister à un mariage de famille, l’aîné et ses deux sœurs décident de planter là soucis personnels, belle-sœur acariâtre, cousins et cousines pour rejoindre le petit dernier de la fratrie, resté comme guide saisonnier dans un château en pleine campagne.

Avec cette acuité qui la caractérise, Anna Gavalda décrit les mimiques, névroses et petits gestes anodins par le biais des pensées parfois mesquines, mais toujours sincères de sa narratrice, la sœur cadette de la fratrie. Cette dernière passe une bonne partie du livre à se déchaîner pour notre grand plaisir sur sa belle-sœur « chieuse » et trop rigide à son goût. Et de constater gaiement après le départ de celle-ci que « l’ambiance était revenue. Nous avions réussi à éjecter l’alien hors du vaisseau spatial ». Restera alors à goûter pleinement à la petite virée bucolique entre frères et sœurs sur fond musical permanent teinté de nostalgie.

Qu’il est bon d’adhérer pendant le temps que durera la lecture de ce court roman aux points de vue  « bobos » de ces quatre faux jeunes en manque d’insouciance, qui se démènent chacun à leur manière dans leurs relations amoureuses respectives, et qui sont pourtant tellement ordinaires. Mais aussi qu’il est bon de survoler l’ordinaire qui nous emprisonne tous grâce à cette échappée légère et distrayante à souhait !

Pourquoi ce livre rafraîchit-il ?

On a comparé ce petit roman à une bulle de savon, un bonbon ou une pâtisserie à déguster et c’est vraiment le sentiment qui nous envahit à la lecture de ce texte drôle et spontané qui apporte avec lui une bouffée d’oxygène coquine dans un quotidien stressant où fraîcheur et franchise n’ont pas toujours la cote.

Sur le portail lexical du CNRTL (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales), le terme « rafraîchir » renvoie à de nombreuses utilisations que ce soit au sens propre ou figuré. Etonnamment, les trois premiers synonymes les plus courants de « rafraîchir » sont « ranimer », « réconforter » et « réparer ».

Si la glace et l’eau froide nous rafraîchissent parce qu’elles contribuent à descendre la température de notre corps ou à apaiser notre soif, une oeuvre littéraire peut nous rafraîchir également en calmant notre inquiétude, en nous revigorant. A ce propos, je reprends ici la citation de Flaubert mentionnée dans l’article du CNRTL : Des œuvres comme Ruy-Blas vous rafraîchissent le sang! Cela vous sort de la crasse littéraire qui nous entoure (Flaub.Corresp.,1879, p. 252).

La lecture de certains livres convie une impression de fraîcheur, de jeunesse ou de pureté. Elle peut rafraîchir notre coeur ou notre âme. Elle peut aussi rafraîchir notre mémoire en évoquant des souvenirs similaires et communs au narrateur et au lecteur.

D’autres oeuvres rafraîchissantes ?

Il en existe beaucoup, et comme toujours, un livre rafraîchissant pour un lecteur ne le sera pas automatiquement pour un autre. Tout dépend de la fraîcheur recherchée.

Si celle-ci est synonyme d’évasion et de légèreté, il ne faut pas hésiter à se plonger dans des romans « feel good » dont les couvertures, à elles seules, donnent une impression de fraîcheur avec leurs couleurs vives et pétillantes et leurs joyeux dessins. Si le récit est bien ficelé, l’histoire revigore l’esprit par la même occasion et lui donne des clefs pour remettre à neuf sa propre vie, voire pour la « rafraîchir ».

Si la fraîcheur signifie pour vous une prise de distance avec le quotidien rébarbatif ou la vie terrestre tellement « normale », alors pourquoi ne pas opter pour des romans fantaisistes, voire des romans de science-fiction ?

Lorsque la distance implique de trouver des réponses à de grosses questions existentielles, vous aurez le choix parmi de nombreux ouvrages en tous genres. Il vous suffit de déceler le sujet qui éveille votre intérêt ou vous pose problème et de rechercher les histoires qui traitent de celui-ci. Penchez-vous alors plutôt sur les récits dont les protagonistes font montre de quelque chose qui vous ressemble ou vous interpelle, ceci afin de pouvoir vous identifier plus facilement à eux et de comprendre au mieux leur cheminement.

Maintenant si vous avez réellement besoin d’une fraîcheur physique – comme c’est sans nul doute le cas ces derniers jours, je vous recommande le roman initiatique de Richard Bach, « Jonathan Livingston le goéland » , traduit par Pierre Clostermann et incluant des photographies de Russell Munson. Rien que la vision de cette couleur bleue fait rêver et nous apporte un peu de fraîcheur… Vous trouverez une petite chronique au sujet de ce roman en cliquant ici.

Par contre, si vraiment vous voulez vous enfoncer dans les tréfonds de la canicule estivale et ressentir les délires de la sécheresse qui accablent une communauté rurale du sud-est de l’Australie, n’hésitez pas à vous immerger dans l’excellent roman de Jane Harper « Canicule », qui fut traduit en français par Renaud Bombard et remporta le Prix des Lecteurs du Livre de poche en 2018 dans la catégorie des polars.

Parfois cela fait du bien de savoir que nous ne sommes pas les seuls à souffrir de la chaleur…

Dernières recommandations

Il me reste à vous souhaiter de bonnes lectures et à vous recommander de vous hydrater en suffisance en cette période de canicule.

Si vous en avez l’occasion, plongez dans un bain d’eau rafraîchissante tout en vous plongeant dans une histoire tout aussi rafraîchissante !!!

 

Lettre d’un amoureux des livres

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Jules Janin L'amour des livres

Conseils à un passionné de livres 

« L’amour des livres » par Jules Janin (1866)

Point de crainte !

Bien qu’ancien, le style de Janin se lit vite et bien !

« L’amour des livres » constitue l’écriture d’une lettre d’environ 43 pages (édition publiée) que vous pouvez trouver gratuitement en version écrite ou audio sur le net. Cette lettre s’adresse à un jeune bibliophile et lui prodigue des conseils pour la création d’une bibliothèque. Certes, les termes sont pompeux et vieillots, mais la lecture n’en est pas déplaisante pour autant.

Bien sûr, il nous est aujourd’hui difficile de partager les idées de Jules Janin relatives à l’apparence et au format des ouvrages de littérature, notamment lorsque l’auteur souligne l’importance à accorder aux « beaux livres » avec premières reliures, gravures de premier choix, éditions originales rejetant avec mépris les « imprimeries bâtardes », les « loques infectes » qui sentent l’écurie, le graillon et autres parfums…

« …comme toutes les passions bien senties et comprises, la passion des livres a sa coquetterie et son luxe. », se justifie l’auteur passionné du XIXe siècle.

Mais hormis ces quelques idées d’un autre âge (où les formats de poche bien pratiques, les éditions accessibles au grand nombre et les liseuses n’existaient pas encore), la liste des ouvrages cités et le style plutôt théâtral de l’auteur a de quoi nous réjouir.

 

Qui est Jules Janin ?

Jules Janin est un écrivain et journaliste français du XIXe siècle (1804-1874).  Il quitte rapidement le droit pour le journalisme et travaille pour des revues littéraires et des quotidiens comme le Figaro ou le Journal des Débats qu’il rejoindra comme critique pendant une quarantaine d’années. Il sera par ailleurs surnommé le « Prince des Critiques ».

Janin a laissé plusieurs écrits. Son talent d’écrivain se fera connaître dès la parution de l’un de ses premiers romans « L’Âne mort et la femme guillotinée » en 1827. Enfin, après plusieurs tentatives, Jules Janin sera finalement élu à l’Académie française en 1870.

Dans son analyse sur l’esprit critique de Jules Janin, Jacques Landrin précise : « La nostalgie du classicisme, qui perce à tout moment chez Janin, ne le fige pas dans la contemplation du passé; il sait accueillir avec sympathie les nouveautés, pourvu qu’elles n’offensent pas le bon sens. »(Cahiers de l’AIEF, Article de Jacques Landrin, 1983 « Jules Janin, témoin du théâtre romantique pp155-168).

L’amour des livres selon Janin

« Soyez donc le bienvenu, d’aimer si vite et si bien ces chers amis de la vie humaine, amis dévoués, reconnaissants, fidèles. Ils voyagent avec nous, ils nous suivent à la ville, à la campagne ; on emporte son livre au fond des bois, on le retrouve au coin du feu : « C’est proprement un charme ! ». Et Montesquieu a très bien dit qu’il ne savait pas de douleur si grande, qui ne fût soulagée un instant par la lecture d’un bon livre. »

Dans sa lettre, l’auteur détaille les différents types d’ouvrages littéraires, à commencer par la grammaire :

« Les belles-lettres, vous le savez, commencent à la grammaire, et comprennent dans leur ensemble excellent les oeuvres les plus délicates et les plus rares de l’esprit humain. Vous aurez donc un bon dictionnaire, tout bonnement le dictionnaire de l’Académie, et vous le placerez, sans honte et sans peur, de façon à l’avoir toujours sous la main. »

Après la grammaire il y a la rhétorique, et après la rhétorique, arrive la poésie, et notamment la poésie de l’antiquité grecque et romaine.

« Athènes et Rome sont, en effet, les deux grandes institutrices du genre humain. »

et l’auteur en réfère au bon mot de Montaigne qualifiant celle-ci de « bonne nourriture« .

Ensuite…

« Nous arrivons ainsi à nos chers et grands poètes français.

car selon Jules Janin,

 « Il est nécessaire, en effet, si vous voulez être un vrai lettré, que vous remontiez aux origines de la langue nationale. »

S’ensuivent les contes, les fables (cfr La Fontaine) et des grands romans…

« En fait de romans, on n’en lit guère ; ceux qu’on lit, quels chefs-d’oeuvre ! Zayde, Gil Blas, Don Quichotte, Manon Lescaut, Paul et Virginie… On les trouve encore assez facilement en édition originale… »

 

Satires et parodies comme moyens de consolation

 

« Il vous faut aussi, en belle condition, le Moyen de parvenir (de l’imprimerie de François Rabelois) , et la Satire Ménippée (1609), toutes choses indispensables, et d’une infinie consolation quand l’âge arrive où la journée est longue, où le temps est sombre, où l’homme, abandonné d’espérance et sevré de toute ambition, ne redoute, ici-bas, que le remords, moins encore, l’isolement et l’ennui. »

Jules Janin, bibliocoach avant l’heure ?

 

Les livres comme vecteurs de liens

« Les livres ont encore cela d’utile et de rare : ils nous lient d’emblée avec les plus honnêtes gens ; ils sont la conversation des esprits les plus distingués, l’ambition des âmes candides, le rêve ingénu des philosophes dans toutes les parties du monde ; parfois même ils donnent la renommée, une renommée impérissable, à des hommes qui seraient parfaitement inconnus sans leurs livres. « 

 

« La passion des livres est la pharmacie de l’âme »

C’est grâce à cette citation que je suis tombée sur Jules Janin et que j’ai voulu en savoir plus sur son oeuvre et sa vie.

J’espère vous avoir appris un peu plus sur cet homme de lettres d’un autre siècle qui vouait une réelle passion pour les beaux écrits.

« Ils vivent, ils respirent, ils enseignent, ils conseillent.  »

Vous avez bien entendu deviné ce que les « ils » représentent 🙂

« La passion des belles choses (après l’honneur de les faire), il n’y a pas de meilleure louange ! Elle atteste aux lettrés, race immortelle, que le propriétaire de ces beaux exemplaires était un homme heureux de peu, content de vivre, amoureux des belles choses, studieux, paisible,intelligent, se suffisant à soi-même, honorable, honoré, qui s’est entouré, jusqu’à la fin, des grands exemples, des sages conseils. »

… la pharmacie de l’âme…

« Au catalogue de ses livres, on connaît un homme ! Il est là dans sa sincérité. Voilà son rêve… et voilà ses amours ! »

Dis moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es….

 

Pour terminer, une conclusion extraite de cette lettre de Janin qui en prodigue beaucoup :

« Accordez-moi, Seigneur, disait un ancien, une maison pleine de livres, un jardin plein de fleurs ! Voulez-vous, disait-il encore, un abrégé de toutes les misères humaines : regardez un malheureux qui vend ses livres ! « 

 

Bonnes vacances et bonnes lectures à toutes et tous !

Bienfaits de la lecture : avis controversés

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23 avril, journée mondiale du livre

 

Pourquoi la date du 23 avril a-t-elle été choisie par l’Unesco en 1995 pour fêter la littérature universelle ?

William Shakespeare, Miguel de Cervantès, Inca Garcilaso de la Vega sont décédés un 23 avril (ce fut pour les trois en 1616), et cette date correspond par ailleurs aussi à la date de décès ou de naissance d’autres auteurs connus.

L’origine de cette célébration annuelle vient d’Espagne où l’on a voulu dédier une journée en hommage à Cervantès, célèbre écrivain national, auteur de

L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche

Chaque année, une ville est désignée comme capitale mondiale du livre. En 2019, le choix s’est porté sur Sharjah, ville située à proximité de Dubai aux Emirats Arabes Unis.

Lecture

Photo d’une oeuvre artistique dans le quartier historique Al Fahidi à Dubai

« Quand on lit, on n’est jamais seul » 

Lire pour guérir

La lecture crée des liens entre les hommes, mais aussi entre le passé et le présent, elle ouvre des portes et met des mots sur des mondes et des émotions autrement difficiles à décrire. Surtout, la lecture accompagne et rompt la solitude existentielle dans laquelle chaque être humain se sent terriblement ancré.

La Lectrice

Quand je me sens seule, j’aime lire un roman où je partage des émotions et des aventures avec des compagnons qui ne me jugent pas. J’entre dans leur univers comme une petite souris et je comprends ce qu’ils ressentent, parce moi aussi, j’ai déjà éprouvé ce sentiment sans avoir pu l’exprimer ou le partager …

Le Sceptique

Tout le monde lit. Moi-même au travail, je lis des mails, des courriers, j’en écris d’autres. La lecture est partout. Je lis tellement que le soir, j’aime bien passer à autre chose….

La Lectrice

Lire un email reflète un échange entre deux personnes, ce qui en soi représente une bonne chose. Mais souvent, ton email requiert une réponse dans l’urgence de la vie professionnelle. Comme beaucoup de personnes, je suppose que tu es amené quotidiennement à jongler avec un grand nombre de messages via les réseaux sociaux, à organiser le planning de ta famille, à gérer ton agenda avec tes contacts et amis. Que de stress !

Lire un roman est une activité différente. Cela permet de se recentrer dans une autre dimension, de faire abstraction du reste, de s’apaiser. La lecture diminue le stress de la journée. C’est comme si tu te retirais dans un monde à part durant quelques minutes. Tu te détends et ton anxiété s’éloigne. Ton niveau de concentration s’améliore.

Le Sceptique

Quand je regarde la télévision, cela me calme aussi…

La Lectrice

Peut-être, mais ton cerveau est plus actif lors d’une séance de lecture et il améliore la mémoire qui doit retenir tous les détails de l’histoire sans l’aide visuelle des images.

Ainsi de nouvelles zones de contact se forment entre les neurones tout en consolidant celles qui existent déjà. En lisant, tu fais travailler les « muscles » de ta mémoire, et ces efforts persistent à long terme. A force d’exercer le cerveau, celui-ci conserve plus facilement toutes ses capacités.

Le Sceptique

Si je réalise des puzzles ou si je fais des mots croisés, cela fonctionne aussi non ?

La Lectrice

Bien sûr, ces activités sont également bienfaisantes pour le cerveau. Grâce à elles et à la lecture, tu développes tes capacités d’analyse et les jeux de mots te permettent d’enrichir ton vocabulaire.

La lecture possède toutefois l’atout supplémentaire d’améliorer ta façon d’agencer ces nouveaux mots ensemble et d’influencer avantageusement ton orthographe et ton style de rédaction.

Le Sceptique

Mais je ne me destine pas à un métier littéraire où la rédaction de textes sera valorisée. Je veux calculer, compter, prévoir, entreprendre…

Lire pour guérir

La Lectrice

Tout métier exige de connaître l’autre et de développer des relations sociales, que ce soit en tant qu’employeur, en tant qu’employé, en tant qu’acheteur, vendeur ou négociateur…

La lecture développe les qualités d’empathie. Quand tu lis, tu te mets à la place d’un narrateur ou d’un personnage fictif et tu ressens les émotions et les expériences d’autrui. Un récit bien ficelé et bien écrit te permet de comprendre ce que tu aurais peut-être plus de mal à appréhender d’une autre façon.

Du coup, ta vision du monde s’en trouve changée. Dans la vie de tous les jours, tu parviens plus facilement à t’adapter et à relever de nouveaux défis relationnels.

Le Sceptique

La lecture n’est-elle pas considérée comme une perte de temps nous empêchant d’effectuer les besognes quotidiennes ?

La Lectrice

Si certaines personnes te font cette remarque, demande leur d’évaluer le temps qu’elles passent sur internet et les réseaux sociaux et si celui-ci leur fait oublier la vaisselle ou la lessive. Si elles te confirment, alors tu sauras pourquoi elles t’ont posé cette question :-).

La lecture n’est pas une perte de temps si l’on considère les bienfaits qu’elle génère au quotidien : possibilité d’évasion, diminution du stress, amélioration des capacités cognitives, développement des connaissances, enrichissement du vocabulaire, augmentation du sentiment d’empathie et d’altruisme.

Réserve-toi au moins un quart d’heure par jour pour lire un roman ! Tu verras, ce temps ne te semblera pas « perdu ». Que du contraire !

Le Sceptique

Je suis presque convaincu, mais comment lire sans se ruiner ?

La Lectrice

As-tu déjà fréquenté les bibliothèques de ta ville, de ta région ?  Tu y trouves bon nombre de romans récemment publiés et que tu peux emprunter pour des sommes dérisoires.

De plus en plus d’ouvrages peuvent être lus sous forme d’ebooks et beaucoup sont en téléchargement gratuit sur internet. C’est surtout le cas pour les grands classiques de la littérature, mais tu peux trouver des ouvrages plus contemporains également.

Par ailleurs, les boîtes à livres commencent à se multiplier un peu partout, et tu y feras de belles découvertes pour le simple plaisir de la lecture.

Le sceptique qui n’en est plus un

Merci Lectrice ! Maintenant il me faut trouver un bon roman à lire.

Comment puis-je te remercier ?

La Lectrice

Sais-tu qu’en Catalogne, là où est née la célébration de cette journée du livre, il est de tradition en ce 23 avril d’offrir une rose pour tout achat de livre ?

Offre moi donc une fleur, cela me fera plaisir 🙂

Le nouveau Lecteur

Voici ma chère Lectrice !!!
Lire pour guérir

 

 

Le choix d’être mère ou non

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Et toi tu t'y mets quand ? Myriam Levain

« Et toi tu t’y mets quand ? » Myriam Levain

Editions Flammarion, 2018

Cet ouvrage autobiographique soulève les questions et problèmes rencontrés par les femmes

qui souhaitent s’affranchir des normes imposées par la société en matière de procréation et de maternité.

 

S’affranchir du modèle idéal

Myriam Levain nous raconte son propre parcours médicalisé, tout en mettant en lumière ses questions et celles d’autres femmes face au regard implacable d’une société qui voudrait leur imposer un modèle idéal.

« Nous sommes toutes deux d’accord sur le fait que les modèles féminins qui nous sont montrés depuis l’enfance sont toujours ceux de femmes ayant eu des enfants, comme si notre destin à toutes était inéluctablement d’être enceintes un jour.« 

Souhaitant s’accorder une chance de pouvoir un jour enfanter, la journaliste, qui n’a pas encore eu l’opportunité de devenir mère à 35 ans, décide de congeler ses ovocytes afin de préserver sa fertilité.

Son roman est étoffé de nombreux témoignages qui dévoilent au grand jour un problème trop rarement débattu sur le devant de la scène, à savoir celui de la liberté et du choix féminin en matière de procréation.

 

S’affranchir de l’horloge biologique

« A 20 ans, je répondais que je voulais des enfants, mais plus tard, quand je serais adulte. A 25 ans, je répondais que je voulais des enfants, mais plus tard, quand j’aurais un vrai boulot. A 30 ans, je répondais que je voulais des enfants, mais plus tard, quand j’aurais rencontré le bon mec.
Aujourd’hui, j’ai 35 ans et plus tard, c’est maintenant. »

A l’heure actuelle, les avancées de la médecine permettent de prélever et de congeler des ovocytes lorsque ceux-ci sont encore suffisamment sains pour aboutir à une potentielle grossesse. En effet, à partir de 35 ans, le taux de fertilité d’une femme décline sensiblement.

Dès lors, si pour un tas de raisons qui lui sont propres, une femme décide de retarder le moment de se consacrer à une grossesse et à l’éducation de futurs enfants, elle devrait pouvoir disposer librement de l’opportunité de s’affranchir de son horloge biologique grâce à la médecine….

 

Une démarche médicale pas toujours autorisée

Cependant, la procédure médicale permettant le prélèvement et la congélation des ovocytes n’est pas encore autorisée en France pour les femmes lesbiennes ou les femmes célibataires qui souhaitent  s’accorder un délai supplémentaire avant de donner la vie. Ces femmes doivent donc faire appel à des services pratiqués à l’étranger, comme l’a fait Myriam Levain.

A cette exigence particulièrement pénible pour la population féminine française s’ajoutent toutes les contraintes médicales inhérentes à la procédure, parmi lesquelles une disponibilité à toute épreuve durant un laps de temps déterminé. Le prélèvement d’ovocytes reste une démarche pénible physiquement et mentalement dont la charge est un peu allégée lorsque la loi l’autorise à l’intérieur du pays.

 

Regard de la société

Extrait du roman de Myriam Levain "Et toi tu t'y mets quand ?"

 

Reste à se libérer du regard de la société, ce qui constitue souvent l’une des épreuves les plus difficiles dans une démarche de procréation médicalement assistée, d’autant plus si le pays dans lequel tu vis ne reconnaît pas à la femme le droit de pouvoir décider du moment où elle souhaite enfanter.

 

Avec son roman, Myriam Levain plaide en faveur du droit des femmes de pouvoir disposer librement de leur corps en matière de procréation médicalement assistée, et ceci quelle que soit leur situation maritale ou familiale.

 

Se différencier des normes du genre

 « Plus facile à dire qu’à faire, surtout quand le regard des autres leur rappelle constamment qu’elles n’ont toujours pas coché la case « maman » bien qu’elles aient validé toutes les autres.« 

Prendre une décision qui va à l’encontre de tous les modèles sociaux n’est pas chose facile. Décider d’être mère à quarante ans, vouloir s’engager pleinement dans sa carrière professionnelle et y prendre plaisir avant d’envisager toute future grossesse, voire décider ne pas avoir d’enfants du tout représentent des choix qui ne sont pas encore bien perçus en société, d’autant plus si la société continue de faire peser la grosse partie de la charge parentale sur la mère.

Dans ce contexte, Myriam Levain remet aussi en cause l’égalité hommes-femmes :

« J’ai soudain le sentiment que je vais pouvoir emprunter à mon rythme le chemin de la maternité, quitte à ne jamais l’emprunter du tout :
je ne suis sûre de rien, mais je veux me laisser toutes les possibilités ouvertes.
Exactement comme mes amis hommes pas encore papas« 

 

Conclusion : roman bienfaisant ?

Un ouvrage autobiographique féminin dévoilant un problème qui touche de plus en plus de femmes constitue un véritable soulagement pour celles qui sont confrontées à toutes les questions de procréation à un âge plus avancé que la « normale », mais également à toutes les questions de maternité dans un sens beaucoup plus large.

Myriam Levain nous fait part de son expérience lorsqu’elle décide de s’accorder une chance supplémentaire de pouvoir enfanter un jour. Cette expérience l’a conduite à élargir le débat sur toutes les réflexions concernant le droit pour les femmes de choisir sa place dans la société en tant que mère ou en tant que femme sans enfant.

Il est en effet impératif que change le regard de la société face aux femmes qui ont décidé de ne pas donner naissance à un bébé ou de le faire à un moment plus opportun pour elles, mais qui ne correspond pas forcément aux normes idéales.

Voici en guise de conclusion une petite vidéo sur le roman par Myriam Levain :

 

50e anniversaire de la Foire du Livre de Bruxelles : vous y étiez aussi ?

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Foire du livre à Bruxelles 2019

La foire du livre n’est-elle pas un véritable lieu d’échanges ?

Malgré la foule (plus de 72 000 visiteurs en quatre jours) et la chaleur ambiante, quel plaisir de parcourir ce week-end les allées remplies de livres du site de Tour & Taxis, de pouvoir écouter en direct les auteurs et éditeurs parler littérature, et surtout d’échanger sur les différents thèmes abordés dans les ouvrages.

La Flandre était à l’honneur de cette 50e édition de la Foire du Livre de Bruxelles permettant ainsi un rapprochement des cultures flamandes et francophones sous le sceau bienveillant de la littérature.

Pour ma part, j’ai beaucoup apprécié les deux-trois heures passées dans cet endroit magique qui invite à la lecture, mais aussi à l’écoute et à l’échange.

Entretien avec Maxime Calligaro et Jean Quatremer animé par Hubert Artus

Les auteurs les plus connus sont sollicités par de grandes files d’admirateurs avides d’une dédicace ou d’une photographie.

Dédicaces avec Amélie Nothomb

 

 

 

 

 

 

 

 

 

D’autres auteurs vous invitent à découvrir leurs oeuvres et attisent votre curiosité de lecteur… J’en ai croisé quelques-uns et j’espère vous parler prochainement de leurs romans.

Quant aux nombreuses maisons d’édition, elles nous présentent leur univers livresque et les ouvrages de leurs auteurs…. comme ici, la maison d’édition EDILIVRE :

Maison EDILIVRE

 

Bonne lecture à toutes et tous !

 

LIRE POUR GUERIR D’UNE PEINE DE COEUR

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Lire à la Saint-Valentin ! 

 

Au programme de cette semaine : fête de la Saint-Valentin ou fête des amoureux !

De nombreux romans racontent l’amour, la passion… et, bien entendu, toutes les peines qui y sont liées.

Quels sont les plus beaux romans d’amour ?

Le plus beau roman d’amour est celui qui répond à notre besoin romantique du moment. Un récit évoquant les premiers émois durant les années de collège deviendra la plus belle histoire d’amour de certains adolescents. Plus tard, le roman qui parlera des (més)aventures conjugales correspondra davantage aux besoins du lecteur soucieux de trouver un écho à ses propres expériences. Plus tard encore, la perte de l’être cher trouvera quelque consolation dans les récits des protagonistes confrontés au deuil de l’âme soeur.

Alors, c’est toi, lectrice et lecteur, qui as toutes les clefs en main pour décider quel est ton plus beau roman d’amour, celui qui a marqué ta vie sentimentale en t’apportant le réconfort nécessaire ou en te guidant au mieux dans ta propre vie sentimentale.

 

Des histoires d’amour qui surpassent les chroniques personnelles

Il est vrai que certains romans d’amour ont marqué l’histoire de la littérature et continuent de séduire celles et ceux qui recherchent des récits où l’amour tient la place du protagoniste principal. Ces récits empreints de romantisme et d’aventures héroïques ne ressemblent pas vraiment au quotidien du lecteur en mal d’amour. Pourtant, celui-ci pourra y trouver une résonance par rapport à ses propres sentiments, voire une échappatoire bienvenue pour célébrer l’amour en bonne compagnie.

Parmi les plus belles histoires d’amour de la littérature, citons par exemple :

« Roméo et Juliette » de William Shakespeare 

N’est-ce pas le grand classique par excellence, le récit que tout le monde connaît pour en avoir entendu parler à l’école ou pour l’avoir vu au théâtre ou au cinéma ? Mais combien ont lu le roman de Shakespeare et son intrigue amoureuse ? Au 16e siècle, Shakespeare s’est inspiré d’histoires d’amour tragiques remontant à l’Antiquité, ainsi que d’un conte italien pour rédiger ce chef d’oeuvre dramatique dont le thème principal est l’amour.

« L’amour,c’est la fumée qu’exhalent les soupirs,
Attisé, c’est le feu dans les yeux des amants,
Contrarié, c’est la mer que viennent grossir leurs larmes.
qu’est-il encore ? Une folie des plus sages,
Le fiel qui étouffe et le miel qui nous sauve.« 

 

« Raison et sentiments »  ou

« Orgueil et préjugés » de Jane Austen

Jane Austen est une femme de lettres anglaise (1775-1817) qui aurait elle-même subi les affres d’une déception sentimentale. Un échange de courriers avec sa soeur Cassandra laisse à penser que Jane était amoureuse d’un jeune Irlandais, Tom Lefroy. Durant les deux années que durèrent leurs rencontres, Jane Austen écrivit notamment les deux romans cités ici. Après le mariage de Tom Lefroy avec une autre femme, Jane Austen n’écrira plus pendant une dizaine d’années. Le récit de sa mésaventure amoureuse nous incite à en deviner la raison.

Le film « Becoming Jane » (2007) de Julian Jarrold s’est inspiré de cette histoire d’amour.

« Quelques heures de conversation suffisent à deux créatures raisonnables pour épuiser tous les sujets qu’elles peuvent avoir en commun, mais il en est différemment entre amoureux. Entre eux, nul sujet n’est jamais épuisé, aucune chose n’est jamais dite, si elle ne l’a répété au moins vingt fois. » (Raison et sentiments)

 

« Jane Eyre » de Charlotte Brontë ou

« Les Hauts de Hurle-Vent » de Emily Brontë

La famille Brontë a connu des moments  sombres et très douloureux, mais les oeuvres écrites de la fratrie ont survécu à travers les siècles. Les romans des soeurs Brontë sont mondialement connus et appréciés. L’omniprésence de la nature dans tous ses états reflète les sentiments, les passions et les tourments des personnages de leurs romans respectifs, ainsi que ceux qui ébranlaient sans nul doute la vie des soeurs Brontë.

« Si tout le reste périssait et que lui demeurât, je continuerais d’exister; mais si tout le reste demeurait et que lui fût anéanti, l’univers me deviendrait complètement étranger, je n’aurais plus l’air d’en faire partie » (Les Hauts de Hurle-Vent)

 

« Autant en emporte de le vent » de Margaret Mitchell

La trame de cette histoire d’amour se déroule durant la guerre de Sécession en Amérique (1861-1865), les protagonistes s’aiment à contretemps, se trompant sur leurs propres sentiments et ceux d’autrui.

« Je vous aime Scarlett. En dépit de vous, de moi et de ce stupide monde qui s’écroule, je vous aime. »

 

 « L’Ecume des jours » de Boris Vian

Publié en 1947, le roman de Boris Vian se décrit à la fois comme un conte enchanteur et comme une poignante histoire d’amour onirique où la maladie et la mort entrent par effraction.

« Le plus clair de mon temps, je le passe à l’obscurcir, parce que la lumière me gêne. »

« On se rappelle beaucoup mieux les bons moments; alors, à quoi servent les mauvais? »

 

« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé », disait Lamartine

Certes, mais Paul Desalmand disait aussi « Il n’y a vraiment que deux choses qui puissent faire changer un être humain : un grand amour ou la lecture d’un grand livre ».

Alors faute d’amour, ou si Cupidon nous joue de vilains tours, trouvons donc vite le beau livre qui nous réconciliera avec la vie.

 

Quel roman choisir pour soulager sa peine de coeur du moment ?

 

Livres pour surmonter les peines de coeur

« Lire pour guérir d’une peine de coeur »

de Nathalie Cailteux

 

De nombreuses recherches dans ma mémoire de lectrice m’ont aidée à réaliser cette compilation qui regroupe 24 propositions de lectures susceptibles de remonter le moral à celles et ceux qui souffrent d’un chagrin d’amour.

Si tant est bien sûr que l’on puisse catégoriser les peines de coeur, cet ouvrage répertorie des romans en fonction de diverses peines sentimentales (chagrin passionné et/ou platonique durant la jeunesse, effritement de l’amour au sein du couple, rupture sentimentale, peine de coeur au masculin, souffrance après un deuil …). Loin de moi l’idée de couvrir tout le champ des déboires sentimentaux, mais j’espère vraiment que ces lectures aideront le plus grand nombre d’entre vous.

Vous noterez que les livres cités appartiennent à une variété de genres (fresques romanesques, récits humoristiques, ouvrages classiques, romans modernes, y compris un roman faisant partie de l’Oulipo); mon objectif était de viser autant que possible plusieurs affinités littéraires.

Vos avis et commentaires sur Amazon ou sur ce blog seront bien entendu très appréciés.

Bonne lecture à toutes et tous ! et bonne Saint-Valentin !