Feu aux livres !

Par défaut

« Fahrenheit 451 » de Rad Bradbury

Contexte historique du récit

L’auteur américain Rad Bradbury (1920-2012) est un autodidacte passionné de lecture, et tout particulièrement de récits de science-fiction. Il s’adonne aussi à l’écriture (il publiera sa première nouvelle Script à l’âge de 17 ans dans une revue spécialisée). Plusieurs événements le marquent profondément, comme la destruction de la Bibliothèque d’Alexandrie, les livres incendiés par les nazis durant la seconde guerre mondiale, la répression menée en Russie contre les écrivains et les poètes, ainsi que l’ingérence de son gouvernement dans les affaires des créateurs et artistes au début de la guerre froide. Il fait partie aussi de cette époque qui verra la télévision entrer dans les familles et monopoliser l’attention du public sans lui donner le temps de la réflexion.

Ces éléments inspireront l’auteur lors de l’écriture de ce roman qui fut publié en 1953 aux Etats-Unis d’Amérique chez Ballantine Books et en France en 1955 aux éditions Denoël.

« Fahrenheit 451 » obtint le prix Hugo du meilleur roman en 1954.

Un titre énigmatique pour un récit qui l’est également

Le titre fait référence à la température en degrés Fahrenheit avec laquelle un livre – donc le papier qui le compose – s’enflamme et se consume de lui-même.

451 degrés Fahrenheit équivaut à 232,8 degrés Celsius.

« Fahrenheit 451 » est un roman d’anticipation et de science-fiction dystopique qui nous emmène dans un monde où les livres et donc tout ce qui tourne autour des livres, à savoir la curiosité, l’imagination, la remise en question sont strictement interdits. Les gens passent leur temps devant des écrans ou télécrans muraux qui leur renvoient ce qu’ils doivent penser, aimer, désirer. Le protagoniste, Montag, est l’un des pompiers chargés de brûler les livres que certains conservent malgré les interdits. Jusqu’au jour où il se pose des questions et découvre les bienfaits et atouts de la littérature. Il entre alors en résistance et devient un paria recherché par les instances policières. Mais au même moment, une guerre s’annonce, sans que cela ne semble inquiéter les masses….

Plusieurs façons de brûler les livres

Dans la préface du roman, rédigée par Jacques Chambon (l’un des traducteurs francophones), il est fait mention de l’impérialisme des médias, du grand décervelage auquel procèdent la publicité, les jeux, les feuilletons, les « informations » télévisées.

« Car, comme le dit d’ailleurs Bradbury, « il y a plus d’une façon de brûler un livre », l’une d’elles, peut-être la plus radicale, étant de rendre les gens incapables de lire par atrophie de tout intérêt pour la chose littéraire, paresse mentale ou simple désinformation »

Cette réflexion est plus que jamais d’actualité de nos jours où les messages publicitaires, les vidéos, podcasts et autres multiples (dés)informations et messages véhiculés par internet ont pris le relais de la télévision pour amplifier l’impérialisme des médias et du contenu qu’ils transmettent à nos yeux et à nos oreilles.

Le chef des pompiers, tout en mettant Montag en garde, lui recommande :

« Bourrez les gens de données incombustibles, gorgez-les de « faits », qu’ils se sentent gavés, mais absolument « brillants » côté information. Ils auront alors l’impression de penser, ils auront le sentiment du mouvement tout en faisant du surplace. Et ils seront heureux parce que de tels faits ne changent pas. Ne les engagez pas sur des terrains glissants comme la philosophie ou la sociologie pour relier les choses entre elles. C’est la porte ouverte à la mélancolie ».

L’importance de la lecture à l’heure actuelle

Le 23 avril, nous fêtions la journée mondiale des livres.   Pourquoi le fait de lire apporte-t-il une valeur non négligeable à notre vie ?

Souvent, j’entends les gens dire : « Pas le temps de lire, pas le temps de me poser cinq minutes pour parcourir calmement les lignes d’un ouvrage littéraire ». Ce sentiment, nous le connaissons tous un jour ou l’autre. La lecture exige un effort de concentration et de retrait. Il est souvent plus simple de laisser déverser dans les vannes de son esprit ce qui coule aisément de son écran.

Lire implique de se retirer de la vie quotidienne et de son stress et requiert avant tout une position de calme. Le contenu d’un ouvrage nous parvient ensuite lentement au rythme du mouvement de nos yeux de gauche à droite, avec une attitude de pleine conscience et/ou de concentration vis-à-vis du contenu de l’ouvrage, en laissant de côté tous les tracas du quotidien qui pourraient nous distraire.

« Est-ce que les livres peuvent nous aider ? […] Un, comme j’ai dit, la qualité de l’information. Deux : le loisir de l’assimiler. Et trois : le droit d’accomplir les actions fondées sur ce que nous apprend l’interaction des deux autres éléments »

Nous plongeons dans la lecture, comme dans une eau fraîche regorgeant de couleurs et de nouveautés, riche en aventures et en réminiscences. Ce que nous voyons alors dépasse les confins de notre imagination et nous pousse à réfléchir au-delà des mots transmis par le roman. Nous pouvons décortiquer cette réflexion dans cet espace-temps de lecture qui est en repos pour ensuite nous en servir dans notre réalité en mouvement.

Lire oui, mais surtout lire bien

« Que signifie le mot qualité ? Pour moi, ça veut dire texture. Ce livre a des pores. Il a des traits. Vous pouvez le regarder au microscope. Sous le verre, vous trouverez la vie en son infini foisonnement. Plus il y a de pores, plus il y a de détails directement empruntés à la vie par centimètre carré de papier, plus vous êtes dans la « littérature ». C’est du moins ma définition. Donner des détails. Des détails pris sur le vif. Les bons écrivains touchent souvent la vie du doigt. Les médiocres ne font que l’effleurer. »

Le professeur Faber montre ici à Montag l’importance de la bonne littérature, celle qui creuse dans les tréfonds de la vie et en retire son essence.

Prévoyez un temps pour la lecture

En ces temps de confinement, prévoyez un temps, ne serait-ce qu’une petite heure, pour la lecture. Choisissez vos livres en fonction de vos envies et besoins du moment. Choisissez-les en connaissance de cause. Le bénéfice que vous en retirerez ne sera pas perdu.

« Une heure de lecture est le souverain remède contre les dégoûts de la vie » a dit Montesquieu. 

 

Plaidoyer pour les livres et l’écologie

Par défaut

En hommage à l’auteur Luis Sepulveda, décédé le 16 avril 2020 des suites d’une infection au Covid 19, je « reblogue » cet article que j’avais publié sur ce blog en novembre 2016 au sujet de son oeuvre phare « Le vieux qui lisait les romans d’amour »

Lire pour guérir

img_5539

« Le vieux qui lisait des romans d’amour »

de Luis Sepúlveda

1992, traduit de l’espagnol par François Maspero

Editions Metailié (140 pages), Editions Seuil (120 pages)  ou  Audiolib

Mon souci avec ce beau roman bienfaisant – qui a par ailleurs remporté succès commercial et prix littéraires et a été adapté au cinéma en 2001 – est de le placer dans une catégorie spécifique de mon blog de bibliothérapie.

Le titre évoque le thème de la vieillesse, mais avec un côté surprenant et rassurant. Le héros, Antonio José Bolivar Proano, est un homme plutôt âgé. Etant donné qu’il connaît la forêt amazonienne comme sa poche, on lui demande de retrouver le coupable (homme ou animal) qui a assassiné un chasseur blanc. L’énergie et l’intelligence déployées par cet homme d’expérience sont admirables. Chapeau pour le troisième âge !

Le thème de l’injustice est également abordé dans ce roman, parce que les anti-héros…

Voir l’article original 212 mots de plus

Roman épistolaire, source de bien-être

Par défaut

Illustration roman épistolaire

 

Le roman épistolaire, source bienfaisante ?

 

Genre littéraire mettant en lumière les pensées des personnages au travers de leur correspondance, le roman épistolaire donne l’illusion au lecteur d’être au plus proche de leur intimité. La narration s’articule et se révèle autour de lettres échangées entre les protagonistes, que ceux-ci soient deux ou même plusieurs. Au lieu de passer d’un chapitre à un autre, le lecteur poursuit son histoire d’une missive à la suivante, et va de découvertes en découvertes par le biais du prisme des différents points de vue et remises en question.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire au vu des contraintes (réalisme, multiplication des voix, discontinuité du récit, difficulté formelle) qui lui sont imposées, le roman épistolaire dispose d’une belle variété de possibilités pour tenir son lecteur en haleine et lui donner envie de poursuivre sa lecture.  Le talent d’un écrivain se mesure donc à la virtuosité avec laquelle il fera vivre l’intrigue par les diverses tonalités dans l’écriture de ce genre.

 

Authenticité apparente, récit morcelé et plaisir de reconstruction

Le roman épistolaire doit emmener le lecteur au coeur d’une intrigue vraisemblable où celui-ci peut se reconnaître ou du moins reconnaître une réalité qui existe. Les lettres doivent donc mentionner une date et un lieu pour apparaître crédibles.

Par ailleurs, le lecteur se retrouve en situation de voyeurisme vis-à-vis des pensées avouées par les protagonistes qui échangent une correspondance. En même temps, il est appelé à reconstruire une réalité vraisemblable sur base de ce récit morcelé par les diverses lettres qui composent le roman.

La lecture du roman épistolaire fait grandement appel à l’imagination du lecteur, ce qui, dans le meilleur des cas, en accroît son plaisir.

 

Le roman épistolaire et son histoire

Même si quelques oeuvres de l’Antiquité et du Moyen Âge font référence au sein de la littérature épistolaire, la date de naissance du roman épistolaire correspondrait, selon les spécialistes, à l’année 1669 avec les « Lettres portugaises« , un recueil reprenant les lettres d’une religieuse portugaise à un officier français et qui aurait été écrite par Gabriel de Guilleragues.    
Mais c’est au XVIIIe siècle que le roman épistolaire connaît son apogée, notamment avec les oeuvres suivantes qui sont devenues les modèles du genre :

  • « Lettres persanes » de Montesquieu (1721)
  • « La Nouvelle Héloïse » de Rousseau (1761)
  • « Les Liaisons dangereuses » de Choderlos de Laclos (1782)

 

Romans épistolaires contemporains

Qu’en est-il des romans épistolaires aujourd’hui ? A vrai dire, il en existe de nombreux, et beaucoup d’ouvrages valent le détour d’une lecture.

Voici trois exemples de romans épistolaires que je qualifierais de « bienfaisants » et qui par ailleurs placent le récit dans un cadre historique assez proche, celui de la seconde guerre mondiale.

– « L’appartement du dessous » de Florence Herrlemann

Florence Herrlemann L'appartement du dessous

Ce roman épistolaire, publié par les éditions Albin Michel en 2019, fait partie des cinq romans sélectionnés pour le Prix Horizon 2020 qui a lieu tous les deux ans à Marche-en-Famenne en Belgique.

Ce prix littéraire, présidé par l’écrivain Armel Job, récompense l’auteur d’un deuxième roman grâce au vote de lecteurs, organisés en comités de lecture, qui sont appelés à choisir leur favori parmi les « deuxièmes romans » en lice. Lors de la journée de vote, les lecteurs peuvent rencontrer les auteurs et débattre avec eux.

La cinquième édition du Prix Horizon aurait dû avoir lieu le 16 mai 2020, mais sera reportée à une date ultérieure au vu des circonstances liées à la pandémie de coronavirus.

 

 

 

Que nous raconte ce roman épistolaire ? Lorsqu’une jeune femme vient s’installer dans l’appartement d’un immeuble parisien, la vieille Hectorine qui habite dans l’appartement du dessus s’empresse de lui déposer une lettre de bienvenue. C’est le début d’une longue correspondance jetant un lien insolite et de plus en plus intrigant entre ces deux femmes qu’un seul étage sépare, mais qui ne se croiseront pourtant jamais. Hectorine, en retraçant une partie de son histoire qui a traversé la seconde guerre, révélera peu à peu un douloureux secret à sa voisine et correspondante.

Roman bienfaisant ? Véritable coup de foudre pour ce roman qui met en avant les bienfaits de l’amitié, de la communication sincère et de la parole qui délivre.

– « Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates » de Mary Ann Shaffer & Annie Barrows

Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates

Publiée aux USA en 2008 et en France en 2009, cette fiction historique épistolaire connut un succès mondial peu de temps après le décès de Mary Ann Shaffer (1934-2008) qui en fut la co-auteure avec sa nièce Annie Barrows (1962-).

L’adaptation cinématographique du roman est apparue sur les écrans en 2018.

Le récit se déroule principalement à Guernesey où vivent la plupart des personnes qui vont développer une relation épistolaire avec une jeune femme anglaise à la fin de la seconde guerre mondiale. Au fil des courriers qui s’échangent, Juliet, la jeune femme, se passionnera pour l’histoire de ce club de lecture créé pendant la guerre pour justifier une violation du couvre-feu allemand. Les membres de ce club lui confieront leur expérience de l’occupation allemande à Guernesey et le lien personnel qu’ils ont chacun développé avec la littérature.

 

Roman bienfaisant ?  Ce roman a été apprécié pour l’humanité véhiculée au coeur des événements tragiques de l’époque, pour les notes d’humour, ainsi que pour la tension qui sous-tend l’intrigue tout au long de l’échange épistolaire. Sans oublier le principal : ce roman fait également l’éloge de la littérature et de ses bienfaits.

– « Petites recettes de bonheur pour les temps difficiles » de Suzanne Hayes et Loretta Nyhan
Petites recettes de bonheur pour les temps difficiles

 

Elles se sont rencontrées sur le blog de Loretta et ont fait le pari de co-écrire ce roman épistolaire sans jamais se rencontrer, tout comme les protagonistes de leur récit qui, sans se connaître, vont nouer une amitié grâce à un échange de correspondance initié alors que leurs époux et proches respectifs sont partis combattre en Europe durant la seconde guerre mondiale.

Malgré les temps difficiles, l’optimisme est de rigueur dans la complicité qui unit ces deux femmes face à l’adversité grâce à cette relation épistolaire. Elles y échangent des recettes, des potins, des conseils de jardinage, ainsi que des secrets intimes.

 

 

 

 

Roman bienfaisant ? Lorsque le bonheur, doublé d’une dose d’optimisme, veut trouver la lumière au milieu de la tristesse et de la morosité ambiantes, il y parvient… même s’il doit user de l’écriture bienveillante et de la voie postale pour arriver à ses fins….

Ce roman vous le prouvera, surtout avec un titre qui fait naturellement écho aux temps difficiles que nous vivons actuellement….

 

Pandémie : cinq romans qui en parlent avec espoir

Par défaut

Pandémie : les romans qui en parlent avec espoir

A l’heure de la pandémie du coronavirus, penchons-nous sur ces romans qui révèlent notre nature humaine sous ses bons et ses mauvais côtés face au fléau d’un virus, mais dont le message n’est pas sans laisser quelque vision optimiste. Car l’espoir réside dans les meilleurs atouts de l’espèce humaine : sa capacité d’adaptation, son intelligence à relever les défis, et surtout ses vertus d’entraide.

Le roman évoqué à plus d’un titre aujourd’hui est bien sûr :

1) « LA PESTE »

d’Albert Camus 

Parue en 1947 au lendemain de la seconde guerre mondiale, l’histoire de ce roman se déroule à Oran en Algérie où se déclare une épidémie de peste qui finit par isoler la ville du reste du monde et à obliger les habitants à s’investir d’une manière ou d’une autre pour survivre au fléau.

Face à ce malheur survenu inopinément – à ce « mal abstrait » qui prend peu à peu les contours de la peste – se manifestent les réactions humaines les plus diverses, depuis le sacrifice et le don de soi pour le bien-être et la survie de son prochain… jusqu’à la recherche égoïste du profit aux dépens d’autrui. Diverses figures de la société y sont décrites avec leur parcours, leur dérive, leur grandeur comme leur bassesse.

Pour survivre, pour s’adapter, ou tout simplement pour faire le deuil de la routine et de l’existence sans fin et sans heurt qu’il n’obtiendra jamais, l’homme possède une arme : sa liberté d’action et sa liberté de participation à l’amélioration de la condition humaine.

Pour Camus, l’homme doit continuellement se battre contre la souffrance humaine, contre le mal existentiel qui frappe tout un chacun et ainsi révéler la nature exemplaire de sa condition.

 

2) « LE HUSSARD SUR LE TOIT »

de Jean Giono

Ce second classique, publié en 1951, raconte les aventures d’un colonel de hussards qui traverse la Provence alors qu’une épidémie de choléra y sévit (historiquement une épidémie de choléra est arrivée en France en 1832). Il rencontre une jeune femme qui doit rejoindre son mari. Ils partageront leur périple et affronteront ensemble les aléas de l’épidémie.

Le choléra, selon Giono, est un révélateur mettant à nu les tempéraments les plus vils ou les plus nobles. Une catastrophe, comme cette pandémie, libère la peur, la lâcheté et l’égoïsme, mais elle met aussi en lumière des êtres qui se dévouent corps et âme pour les autres au péril de leur vie.

En fin de compte, la fatalité n’aura pas gain de cause sur les êtres exceptionnels, comme c’est le cas pour le hussard qui n’attrapera pas le choléra.

 

3) « LA QUARANTAINE »

de J.M.G Le Clézio

Il s’agit d’un récit de voyage en partie autobiographique (en référence au grand-père de l’auteur) et publié en 1995. Lors d’un retour par bateau sur leur île natale, l’île Maurice, deux frères sont obligés de rester en quarantaine sur une petite île voisine parce que des passagers du bateau ont contracté la variole.

Sur cet île, les merveilles de la nature auront raison de l’enfermement mental imposé par la quarantaine.

Des paroles bienfaisantes en écho aux mesures de confinement qui sont actuellement en vigueur….

 

4) « PANDEMIA »

de Franck Thilliez

L’auteur a imaginé un scénario très similaire à ce qui se passe aujourd’hui. En 2015, il publie cette histoire relatant la contamination de l’Europe par un virus grippal provenant d’un cygne. L’auteur explique dans une interview qu’il s’est inspiré de faits scientifiques et plans précis en cas de contamination, livrés par des spécialistes en virologie et sécurité biologique de l’Institut Pasteur de Lille.

Dans son roman, on retrouve à l’identique une lente incubation, une propagation élevée du virus, un engorgement des structures de santé, la fermeture des écoles et des crèches et la peur panique qui s’installe dans la population.

Ce thriller haletant constitue un véritable électrochoc, surtout dans les conditions actuelles et tente de nous faire réfléchir sur la société actuelle et ses dérives.

 

5) « EN COMPAGNIE DES HOMMES »

de Véronique Tadjo

Publié en 2017, ce roman polyphonique nous plonge dans la crise sanitaire liée au virus Ebola entre 2014 et 2016 en Guinée, Sierra Leone et Libéria. Il donne voix à divers personnages, humains ou non (le virus Ebola lui-même y prend la parole) qui se confient tour à tour à l’arbre Baobab, symbole de sagesse. Les soignants, les proches de victimes, les autorités, les fossoyeurs, les infectés s’expriment sur le désastre de ce fléau.

L’auteur veut mettre à l’honneur tous ceux qui ont lutté face à cette épidémie, en risquant leur vie. « Il s’agit bien souvent de gens très humbles » constate-t-elle.

Elle parle de son roman dans l’interview ci-après :

***

Certes, ces cinq romans font référence à des périodes très sombres de notre histoire et empruntent à la fiction ou à la poésie les qualités qui les rendent agréables à lire et parfois très touchants (romantisme, suspense, aventures).

N’empêche que toutes ces histoires nous rappellent à notre humanité et à cette capacité que nous avons en chacun de nous pour faire face au fléau et pour aider notre prochain. Encore faut-il éviter de se retrancher derrière nos peurs et notre égoïsme et prendre exemple sur certains protagonistes qui luttent au péril de leur vie pour sauver l’espèce humaine…

« La seule façon de mettre les gens ensemble, c’est encore de leur envoyer la peste. » – « La peste » de Albert Camus

« Est-ce qu’on a le droit d’abandonner un être humain? Et même s’il meurt, est-ce qu’on ne doit pas tout faire pour qu’il meure moins mal si l’on peut? » – « Le hussard sur le toit » de Jean Giono

« Je reste des heures, sans bouger, simplement à regarder la mer, à écouter les coups des vagues, à goûter au sel jeté par les rafales de vent. Ici, il me semble qu’il n’y a plus rien de tragique. » – « La quarantaine » de J.M.G. Le Clézio

« Le gouvernement sait très bien que la communication est à double tranchant. Si les gens prennent peur, c’est pire que s’ils tombent vraiment malades. D’un autre côté, s’ils ne se sentent pas concernés, ils ne prendront aucune précaution et le virus fera sa loi. » – « Pandemia » de Franck Thilliez

« Il faut la mort pour apprendre à retrouver la solidarité. » et « Lutter, c’est le prix à payer quand on vit sur la même planète.«  « En compagnie des hommes » de Véronique Tadjo

Bonnes lectures et prenez soin de vous !

 

 

 

« La femme qui ne vieillissait pas »

Par défaut

 

« Les deux hommes de ma vie m’ont quittée parce que mon inaltérable jeunesse était une monstruosité ; parce qu’il n’est pas normal d’avoir trente ans pendant trente ans ; parce qu’il faut bien que ce qu’on a aimé un jour s’altère, que l’image qu’on en a eue s’amenuise, petit à petit, s’efface, pour nous rappeler son éphémérité et la chance que nous avons eue de l’attraper, comme un papillon au creux de la main ; il faut que les choses meurent pour que nous ayons la certitude de les avoir un jour possédées. »

 

 

Le roman de Grégoire Delacourt

nous aide à apprécier le temps qui passe

Le roman « La femme qui ne vieillissait pas » publié aux éditions J.C. Lattès en février 2018 met en scène une narratrice, Betty, qui nous relate les événements de sa vie, et notamment le fait qu’à partir de 30 ans, son apparence extérieure a cessé de vieillir.

Ce qui pourrait être considéré comme une « chance » se transforme vite pour Betty et ses proches en une sorte de malédiction.

Selon l’auteur, le pire dans l’acte de vieillir n’est pas de se rapprocher de la mort, mais de rester seul(e) pour affronter les dernières étapes de la vie.  Or justement, dans ce roman, la femme « qui ne vieillissait pas » se retrouve peu à peu reléguée à l’isolement en raison de cette éternelle jeunesse qui creuse une distance avec les gens de sa génération et l’empêche de vivre pleinement les émois des générations suivantes.

Roman bienfaisant

Au travers de son récit sous forme de conte philosophique,  Grégoire Delacourt nous délivre un message qui fait du bien. Il rend hommage au temps qui passe et qui nous embellit toutes et tous.

L’écrivain français conteste le jeunisme ambiant qui incite les femmes (et sans doute aussi les hommes) à s’adonner corps et âme au culte de la jeunesse, comme il nous l’explique dans l’interview que vous pouvez suivre ci-après.

 

Vieillir sereinement

En faisant quelques recherches sur cette thématique développée par Grégoire Delacourt, je suis tombée sur un un très bel article  d’un site wordpress intitulé « Cultiver son jardin intérieur » selon lequel il faut devenir l’ami de ses fragilités pour vieillir sereinement.

Contrairement aux idées reçues, les personnes âgées craignent davantage le rejet et la dévalorisation par autrui que la perte d’autonomie ou la souffrance physique qu’entraîne inévitablement la vieillesse. Dans une société qui a tendance à survaloriser l’apparence, l’autonomie et la bonne santé, quelle place reste-t-il pour les personnes en fin de vie dont le déclin physique est tout simplement « naturel »?

En acceptant notre finitude et les faiblesses de notre carapace extérieure, nous pouvons gagner en force dans notre esprit, nous épanouir intérieurement et accueillir le crépuscule de notre vie avec beaucoup plus de sérénité.

La dépendance est la condition première de l’être humain

Dans l’article en question, l’auteur fait référence aux propos de Jean-Christophe Parisot, devenu préfet malgré un sévère handicap. Il déclare que tout être humain est dépendant d’autrui et qu’il s’agit là d’une condition inhérente à notre destinée humaine grâce à laquelle nous pouvons véritablement aller à la rencontre de notre prochain.

En perdant leur autonomie, les personnes âgées se rapprochent de plus en plus de ce qui définit leur humanité au sens le plus profond du terme.

Lire pour guérir, lire pour se sentir bien

L’écrivain Grégoire Delacourt qui cultive par ailleurs un merveilleux sentiment d’empathie envers la gente féminine, continue d’écrire des romans qui font du bien et qui donnent tout leur sens aux principes de la bibliothérapie. Il aborde ici avec réalisme et optimisme un sujet qui intéresse tout le monde, celui du temps qui passe.

Si le fait de vieillir vous fait peur, n’hésitez donc pas à vous plonger dans ce beau conte bienfaisant….

 

 

AU REVOIR MAMAN !

Par défaut

L’ULTIME ADIEU

Vous pouvez verser des larmes parce qu’elle s’en est allée,
ou vous pouvez sourire parce qu’elle a vécu.

Vous pouvez fermer vos yeux et prier qu’elle revienne,
ou vous pouvez ouvrir vos yeux et voir tout ce qu’elle nous a laissé.

Votre coeur peut être vide parce que vous ne pouvez la voir,
ou il peut être plein de l’amour que vous avez partagé.

Vous pouvez tourner le dos à demain et vivre hier,
ou vous pouvez être heureux demain parce qu’il y a eu hier.

Vous pouvez vous souvenir d’elle et ne penser qu’à son départ,
ou vous pouvez chérir sa mémoire et la laisser vivre.

Vous pouvez pleurer et vous fermer, ignorer et tourner le dos,
ou vous pouvez faire ce qu’elle aurait voulu :

Sourire, ouvrir les yeux, aimer et continuer ….

Eileen Cicole.

 

« Aux frontières de la norme » entretien avec l’autrice

Par défaut

Aux frontières de la norme de Céline Dominik Wicker

« Aux frontières de la norme »

Céline Dominik Wicker

(Editions du Venasque)

Recueil de nouvelles militant pour le droit à la différence

L’auteure – ou autrice – franco-suisse Céline Dominik Wicker, maman de deux enfants autistes, a rédigé le recueil de nouvelles « Aux frontières de la norme » publié par les éditions du Venasque. Sur sa page Facebook , Céline nous explique sa passion pour l’écriture et son combat pour une société « plus inclusive ».

Les cinq nouvelles qui forment ce percutant recueil dans un fabuleux mélange de réalisme et de fantaisie forcent la réflexion sur ce qui devrait être considéré comme « normal » dans notre société.

J’ai eu le plaisir d’interviewer Céline qui a bien voulu répondre à mes questions au sujet de son recueil :

 

 

  • Pouvez-vous nous expliquer le fil rouge qui relie ces cinq nouvelles et la raison qui vous a poussée à les écrire ?

Ce recueil s’inscrit, d’une certaine manière, dans une démarche cynique, au sens philosophique du terme, en s’attaquant à notre mauvaise foi et aux illusions qui nous construisent.

La déconstruction cynique nous invite, avec désinvolture et humilité (les caractéristiques propres du cynique selon Antisthène), à nous défaire de tout ce qui nous empêche à parvenir à une véritable conscience de soi. Le plus drôle, peut-être, est que j’use de fictions pour mettre à jour les fictions qui constituent les assises de notre réalité.

Quant à la raison qui m’a poussée à écrire ces nouvelles, je dirais que c’est une sorte de compulsion, un besoin viscéral de traduire en mots ce qui m’émeut, ce qui me met en colère, ce que j’ai envie de crier.

  • Je me trompe peut-être, mais j’ai trouvé que la première nouvelle « Ressemblance » se différenciait par rapport aux autres, même si d’une certaine façon, la vie des protagonistes est frappée d’une sorte d’ « anomalie ». Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

« Ressemblance » se différencie par son ton, il est vrai, car le narrateur qui prend plaisir à faire rimer sa prose ci et là, tel le mièvre romantique pour qui il se prend, cherche à convaincre son lecteur (et lui-même) de la vraisemblance du personnage qu’il s’est construit. Toutefois, au-delà de l’image factice qu’il nous renvoie, la démarche qui sous-tend l’écriture de la nouvelle reste la même que pour les autres : il y est toujours question du dépouillement de nos illusions, de nos bovarysmes. Et si tout ce qui est construit est illusoire (cela peut paraître évident mais cela s’oublie aussi facilement), alors il n’y a plus ni normalité ni anomalie. La frontière séparant l’entre soi de l’Autre est poreuse, voire inexistante.

  • L’un de vos protagonistes décrète en parlant des civilisations humaines : « la seule logique qui vaille et que vous avez toujours éludée est celle qui assure l’avenir de son espèce » ou encore « vous avez abdiqué votre humanité au profit de la rentabilité ». Ce discours fait, me semble-t-il, écho aux paroles que l’on entend de plus en plus dans les médias selon lesquelles nous courons à notre perte si nous continuons la surconsommation et la surexploitation de nos richesses écologiques, et ceci pour le bien-être égoïste d’un petit nombre aux dépens du reste de l’humanité. Etes-vous d’accord avec cette analyse ?

Oui, tout à fait. La rentabilité est une de ces croyances illusoires à la base de notre société. Elle n’a de réalité que celle qu’on veut bien lui donner et il serait temps d’en revoir la pertinence, surtout dans un monde aux ressources finies. Que voulons-nous privilégier, l’obsolescence de notre pacotille ou notre propre survie ?

  • Vous dénoncez l’immobilisme de la société qui pense pourtant qu’elle agit pour le bien des personnes autistes ou autres personnes « hors norme ».   Comment la société peut-elle remédier à ses lacunes  d’après vous ?

On dit que l’enfer est pavé de bonnes intentions, n’est-ce pas ? C’est aussi le cas pour la (mauvaise) gestion de l’autisme (et des autres handicaps et/ou neurodiversités) en France. On est encore affectés par une pensée délétère qui est de ségréguer les personnes « hors normes » – pour leur bien, ajoute-t-on comme pour se dédouaner. Il est difficile de venir à bout d’une telle pensée et, pourtant, il faudra bien le faire si l’on souhaite mettre en place une société véritablement inclusive. Cela demande un changement de paradigme qui n’a pas encore eu lieu. Tout commence d’abord dans la tête. Une fois que nos mentalités auront changé, on s’étonnera même qu’il y ait eu une époque où l’on parquait la Différence. Les autistes ont des droits, comme les autres, et leurs familles ne devraient pas avoir à les revendiquer tout le temps. Imaginez-vous une situation similaire où vous devriez justifier, sans arrêt, du bien-fondé d’inscrire votre enfant neurotypique dans une école standard, à plein temps ? Cela paraîtrait ubuesque, non ? Eh bien, c’est justement le quotidien de milliers de parents d’enfants différents. Pour que les choses se passent au mieux, nous dépendons surtout de la bonne volonté de personnes bienveillantes et lorsque ces dernières ne sont pas au rendez-vous, tout risque de s’écrouler comme un château de cartes. Ce n’est ni légitime, ni juste. Les personnes neuro-atypiques ne devraient pas payer les pots cassés d’un système défaillant. Il serait donc grand temps de prendre enfin en compte et de mettre en application les recommandations de l’experte de l’ONU, Mme Catalina Devandas-Aguilar, venue en France en janvier 2017. Cela fait déjà presque deux ans. Qu’est-ce qu’on attend ?

  • Gardez-vous malgré tout l’espoir en un avenir meilleur et en la capacité d’empathie de l’être humain ? Si oui, dites-nous ce qui vous motive à penser que tout espoir n’est pas perdu.

Oui, bien sûr, sinon je n’écrirais pas. Je pense que l’empathie est inhérente à notre condition humaine. Seulement, parfois, on l’oublie. Aussi, la culture, que cela soit par le biais d’un film, d’une lecture, d’un témoignage, etc. nous aide à nous mettre à la place de l’Autre et à ressentir ses peines, ses joies par procuration. Je considère donc ce recueil comme un trait d’union entre mes lecteurs et moi.

Je remercie Céline pour ses réponses détaillées et vous invite à consulter les sites Ricochet et Babelio  pour toute information complémentaire.

 

Nouvelles bienfaisantes ?

Nos rapports à autrui font partie intégrante de notre vie et en constituent l’une des parties les plus essentielles. Il est indispensable de dépasser les limites de notre zone de confort, de notre propre « normalité » réductrice pour s’ouvrir à l’espace vital d’autrui. C’est seulement grâce à cette ouverture que nous pourrons vivre en accord avec l’essence même de notre humanité qui est la compréhension et l’amour de l’être vivant dans toute sa diversité.

 

Meilleurs voeux de bonheur, santé et lectures !

Par défaut

Meilleurs voeux de bonheur, santé et lectures

Cette année 2020 s’annonce belle et riche en lectures bienfaisantes.

Rendez-vous sur ce blog afin de partager de nouvelles expériences littéraires

qui donnent du baume au coeur,

éloignent les soucis du quotidien,

 favorisent la compréhension de soi et des autres

et finalement, contribuent au bien-être que tous nous recherchons…

 

A TRES BIENTÔT, CHERS LECTEURS !!!!!

Le livre comme objet d’art et de connaissance

Par défaut

Nathalie Cailteux

Ouvre un livre, c’est lui qui t’ouvrira 

Proverbe chinois

Chers amis lecteurs,

Voici arrivé le temps des bons voeux, mais également celui des retrouvailles, des réconciliations, des bonnes résolutions…  Parmi ces dernières, n’oubliez pas la lecture de cette oeuvre littéraire qui déjà attend avec impatience que vous lui portiez toute votre attention.

Bien souvent, le livre se révèle comme un guide, un ami, le compagnon de nos âmes esseulées. Il serait donc dommage de s’en priver.

« Qui veut se connaître, qu’il ouvre un livre »

est une citation de l’écrivain, critique et éditeur français Jean Paulhan nous incitant à réfléchir sur le pouvoir bienfaisant de la lecture dans nos vies.

Comprendre ses émotions, ses sentiments, savoir les repérer et les définir, et surtout, ne plus se considérer comme la seule personne au monde à les éprouver, c’est vers cela que la lecture d’un roman peut nous conduire.

En lisant, nous laissons tomber toutes les barrières de sécurité que nous érigeons habituellement devant les autres (Qu’est-ce qu’il me veut celui-là, ne devrait-il pas regarder ce qui se passe chez lui ?). Au contraire, les mots et phrases d’un récit se propagent sans obstacle entre les interstices de notre coeur et de notre raison et illuminent souvent nos angles obscurs et incompréhensibles.

« Pour voyager loin, il n’y a pas meilleur navire qu’un livre »

nous dit la poétesse américaine Emily Dickinson

Si se connaître est une tâche difficile, comprendre les émotions d’autrui se révèle encore plus ardu. La lecture de bons romans peut nous aider à ouvrir notre coeur à autrui et à faciliter la compréhension de ses actes et pensées. Notre empathie prend force et vigueur, rabaissant ainsi au plus bas notre seuil inné d’intolérance et de peur face à l’inconnu.

« L’art, c’est le plus court chemin de l’homme à l’homme »

citation de l’écrivain français André Malraux.

Par oeuvre d’art, on entend une oeuvre faite de la main de l’homme et destinée à toucher les sens, les émotions et l’intellect du public. En ce sens, le livre comme objet d’art renvoie à son objectif premier, encourager la véritable relation avec autrui, et ceci au-delà des mots qui le constituent.

 

Ces derniers jours, j’ai rencontré deux artistes belges de talent qui font du livre un véritable objet d’art.

Guy Deltour

Guy Deltour, sculpteurGuy Deltour, sculpteur

Guy Deltour, sculpteur   Ce passionné de sculpture s’est lancé dans la création de livres en terre cuite et en pierre bleue.

Sur le site de Guy Deltour, vous découvrirez comment l’artiste a insufflé une autre vie au livre.

« Il a créé la Biblioterre, une collection de mille et une pièces que vous pourrez assembler et combiner comme bon vous semble dans sa salle d’exposition à Ciergnon en Belgique. »

www.labiblioterre.be

 

 

 

Paul Peters

Paul PetersPaul Peeters  Passionné par le bois depuis son enfance,  Paul Peters travaille ce matériau pour en extraire toutes sortes d’objets, en ce compris des livres.

« Le livre fermé contient le « Savoir ». Le livre ouvert dispense le « Savoir », comme la Souffleuse de pissenlit des Editions Larousse :« je sème à tout vent ». Les pages bougent, volent, libèrent leur contenu à qui veut, à tout vent !  » 

www.paul-peeters.be

 

 

« Une maison sans livres est comme un corps sans âme »

dixit Ciceron

Que vos livres soient en papier, en bois, en pierre ou en terre cuite, parsemez-en vos maisons, les graines qui en surgiront seront toujours de bon conseil….

 

Titrés pour Noël, avec des anges, des lettres et de la neige

Par défaut

Lecture de Noël

Des nouvelles/contes/histoires pour illuminer Noël

Le temps de Noël n’est pas toujours de tout repos.  Lorsque vient enfin un moment propice pour se ménager quelques instants au coin du feu et que le confortable fauteuil nous fait de grands signes d’approche, une courte pause lecture reste plus que bienvenue.

Mais que lire le temps d’une courte pause ? Pourquoi pas une nouvelle, un conte, un court roman au titre évocateur de saison ?

Allons vite voir ce que le Père Noël nous réserve….

I. Les nouvelles

La nouvelle se définit en général comme un récit assez court (mais que veut dire court ?), centré autour d’un seul événement et contenant peu de personnages.

Des nouvelles à lire pour améliorer sa capacité d’empathie à Noël

Certains recueils de nouvelles parviennent à susciter l’empathie du lecteur pour des personnages qui vivent un quotidien morose, parfois morbide et violent. C’est le cas du très beau recueil de nouvelles de Patrice Juiff « La taille d’un ange » publié chez Albin Michel en 2008 et lauréat de plusieurs prix.

Des enfants, adolescents, adultes dans la déroute, partagés entre bons et mauvais sentiments se battent dans la grisaille de leur vie pour y faire entrer un peu de lumière. L’auteur réussit un coup de force magistral avec ce recueil qui a le mérite d’éveiller chez les lecteurs un sentiment d’attachement et d’empathie pour tous ces êtres dans la détresse.

Des nouvelles pour voyager autrement, loin des a priori

Laissez-moi vous présenter ce recueil de 7 nouvelles de Pema Tseden « Neige » paru en 2013 aux éditions Philippe Picquier. L’auteur tibétain nous y présente le Tibet d’aujourd’hui, loin des folklores et préjugés, un Tibet où le peuple est à la fois ancré dans ses traditions séculaires et en pleine mutation, avec comme arrière-plan l’emprise chinoise. Ces nouvelles traduites en partie du tibétain et en partie du chinois regorgent de poésie et de sagesse.

 

II. Les contes

D’emblée, le mot « conte » fait rejaillir des souvenirs d’enfance, lorsque le regard plongé dans les illustrations des contes de Perrault, Grimm ou Andersen, nous écoutions nos proches nous raconter les récits imaginaires peuplés de fées, démons et sorcières.

Le conte utilise en effet très souvent le merveilleux et le fantastique pour véhiculer un message moral ou philosophique.

Si d’aventure l’univers de J.R.R. Tolkien vous enchante, n’hésitez pas à vous procurer « Lettres du père Noël » , un ouvrage publié en 2004 chez Christian Bourgeois, puis chez Pocket en 2013.

Entre 1920 et 1943, Tolkien a envoyé une trentaine de lettres à ses quatre enfants prétendant que celles-ci venaient du Pôle Nord et étaient écrites de la main du Père Noël ou de l’Ours Polaire. La moitié d’entre elles ont été traduites en français et relatent les aventures du vieil homme en robe rouge, ainsi que ses démêlés avec les gobelins. Cet ouvrage contient également de belles illustrations et plaira très certainement aux petits et grands amateurs du genre.

III. Autres histoires dans l’esprit de Noël…

Inspirées de faits réels

Si d’aventure, le réel vous attire plus que le surnaturel ou le fantastique, mais que la magie de Noël ne vous est toutefois pas indifférente, alors je vous conseille de lire le recueil des « Belles histoires du temps de Noël » de Marc Pasteger publié en 2006 aux éditions L’Archipel avec une préface de Patrick Poivre d’Arvor. Ces trente récits sont inspirés de faits réels et choisis par l’auteur pour nous transporter dans le merveilleux de la fête de Noël.

Selon la mention de l’éditeur, une partie des recettes de ce livre sera versée à l’association Les amis de la Maison de Solenn-Maison des Adolescents.

Inspirées de la foi chrétienne

Dans le roman « Noëls pour un enfant perdu » de Roger Bichelberger   publié en 2006 chez Albin Michel, un petit garçon disparaît alors que les services sociaux menaçaient de le retirer à son père adoptif. Les habitants du village se mobilisent, et bien qu’ayant négligé les rites religieux depuis longtemps, ils décident de renouer avec les pratiques chrétiennes oubliées pour conjurer le sort et leur angoisse.

Pleines de bons sentiments

Les « Petites douceurs pour l’Âme » de Jack Canfield et Mark Victor Hansen, , publié en 2003 aux éditions Michel Lafon est un recueil de 80 histoires « qui réchauffent le coeur et remontent le moral ».

Il s’agit de petits récits remplis de bons sentiments que l’on peut savourer à l’envi au gré de ses humeurs. Les auteurs nous recommandent de prendre le temps de bien digérer ces histoires une à une, de partager celles qui nous interpellent, voire de mettre en action certaines idées.

Ci-après voici l’une de ces petites histoires bienfaisantes :

« Le texte qui suit est gravé sur la tombe d’un évêque anglican du XIIe siècle dans les cryptes de l’abbaye de Westminster :
Quand j’étais jeune et libre et doté d’une imagination sans frein, je rêvais de changer le monde. Devenu plus sage avec les années, je compris que le monde ne changerait pas, alors je réduisis quelque peu mes visées et décidai de ne changer que mon pays. Mais lui aussi semblait immuable.
En approchant de la vieillesse, suprême et désespérée tentative, je décidai de ne changer que ma famille, ceux dont j’étais le plus proche, hélas! ils ne voulaient rien entendre.
Et maintenant, étendu sur mon lit de mort, je comprends soudain : si seulement je m’étais changé moi-même, alors à mon exemple ma famille aurait aussi changé.
De leur inspiration et de leur encouragement, j’aurais tiré la force d’améliorer mon pays et qui sait, j’aurais peut-être changé le monde.

                                                                                                                                                                                                                     Anonyme »

D’ores et déjà,

je vous souhaite à toutes et à tous

de très joyeuses fêtes de fin d’année….

et à très très bientôt ….