Archives d’Auteur: Nathalie Cailteux

Avatar de Inconnu

À propos de Nathalie Cailteux

Philologue passionnée par la littérature et les effets positifs de celle-ci sur le moral. A l'écoute de vos problèmes, je vous propose de surmonter vos difficultés grâce à la lecture de romans. - www.lire-pour-guerir.com  /////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// Philologist with a passionate interest in literature and its positive effects on well-being, I recommand you the reading of novels to ease your pain and overcome difficulties of life. www.readtoheal.wordpress.com  //////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////   Contactez-moi sur / Please contact me via deslivrespourguerir@gmail.com

MAUX de L’ÂGE : « La vie en sourdine » de David Lodge

Par défaut

David Lodge « La vie en sourdine »

Avec un flegme et un humour anglais, David Lodge retrace le journal intime d’un sexagénaire atteint de surdité. Professeur de linguistique, son infirmité a quelque peu poussé le narrateur à prendre une retraite anticipée. Désormais il remplit son quotidien par diverses tâches domestiques secondant ainsi son épouse qui tient un magasin de décoration très renommé. Il s’occupe également de son vieux père qui vit à Londres et dont la vie solitaire commence à devenir un souci.

Durant une sortie organisée dans le contexte du travail de son épouse, il fait la rencontre d’une jeune personne énigmatique. Celle-ci lui demande de devenir son maître de stage pour l’aider à écrire une thèse dans laquelle elle souhaite décrypter les détails linguistiques des lettres écrites par les suicidés. Il accepte un peu malgré lui, mais il ne se doute pas que cette relation lui réservera bien des surprises.

J’ai écouté la lecture de ce livre dans ma voiture et j’ai vite été séduite par l’écriture et le ton du narrateur qui nous relate avec humour ses mésaventures tout en décortiquant les situations cocasses dans lesquelles il se retrouve plongé et que son état de surdité tend à multiplier ou à amplifier. D’ailleurs il nous décrit avec plein de détails les diverses facettes de cet handicap qu’il regrette de ne pas voir placé au même rang que la cécité.

« La cécité est une affliction plus grande que la surdité. Si j’avais à choisir entre les deux, je choisirais la surdité, je l’admets. Mais ces deux infirmités sensorielles n’ont pas entre elles que des différences de degré. Culturellement, symboliquement, elles sont antithétiques. Le tragique par opposition au comique. Le poétique par opposition au prosaïque. Le sublime par opposition au ridicule. »

Le thème de la surdité est évoqué, mais il fait partie de celui plus vaste qu’est le thème de la vieillesse, antichambre de la mort

« La surdité est une sorte d’avant-goût de la mort, une très lente introduction au long silence dans lequel nous finirons tous par sombrer. »

Le narrateur nous relate la fin de vie de son père, sans pour autant sombrer dans les lamentations. Son récit à ce sujet est surtout empreint de réflexions sur la vie.

A noter aussi que l’interprétation du texte en version audio par Daniel Nicodème est superbe et  cela lui a valu d’obtenir le prix du livre audio en 2009.

C’est un très bon roman à lire ou à écouter pour un partage d’émotions et de réflexions sur les petits et grands maux qui accompagnent le troisième âge.

AMOUR contre SOLITUDE : « Le Petit Prince » d’Antoine de Saint-Exupéry

Par défaut

« Le petit Prince » d’Antoine de Saint-Exupéry paru aux éditions Gallimard, mais également chez Folio Junior est un classique indémodable et qui a toute sa place sur ce blog.

L’auteur, Antoine de Saint-Exupéry, est né un 23 juin (comme aujourd’hui), mais l’anniversaire qui est fêté cette année se rapporte surtout à son œuvre « Le Petit Prince » qui a été éditée pour la première fois à New York le 20 avril 1943, c’est-à-dire voici tout juste 70 ans.

Et pourtant cette œuvre magistrale n’a pas pris une ride, a été traduite dans de nombreuses langues et a même été considérée, selon les dires d’un journal en 1990, comme le livre le plus vendu au monde après la Bible.

Avec un style qui en apparence s’adapte aux esprits des enfants, l’histoire du Petit Prince regorge de symboles permettant divers niveaux de lecture. Saint-Exupéry y démontre l’absurdité du monde et des attitudes humaines et souligne la puissance de l’imagination et du cœur. « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux » confie le renard au petit Prince. Ecouter son coeur constitue la solution pour sortir de l’état de solitude dans lequel les hommes s’enfoncent aveuglément.

« Le Petit Prince », est-ce un livre qui contribue au bien-être ? Mille fois oui. Tout d’abord, ce récit est accessible à tous. Ensuite, les aventures très simples, racontées à travers l’esprit de naïveté du petit prince, incitent de façon paradoxale à une réflexion très profonde sur la qualité de notre existence. A lire ou à relire sans retenue !

Personnellement, j’ai écouté cette lecture par le biais d’un support audio, ce qui n’a rien gâché à l’émotion véhiculée par le récit.

ANGOISSE EXISTENTIELLE : « Des larmes sous la pluie » de Rosa Montero

Par défaut

« Des larmes sous la pluie » de Rosa Montero, publié aux éditions Métailié et traduit en français par Myriam Chirousse est un roman d’anticipation mêlant les filons d’un bon thriller à des ingrédients futuristes. Ceux qui sont allergiques à la science fiction pourraient croire que ce bouquin n’est pas pour eux. Moi-même n’étant pas particulièrement fan de ce genre, je me suis pourtant laissée séduire par cette histoire qui soulève des problématiques très contemporaines et dans laquelle on se reconnaît dans la description des sentiments et des émois de la protagoniste principale.

Madrid, en 2109, Bruna Husky est ce que l’on appelle une réplicante (une parmi de nombreuses références au célèbre roman de Philippe K. Dick dont s’est inspiré le film Blade Runner de Ridley Scott), à savoir elle fait partie de la race des androïdes qui sont dotés de souvenirs artificiels et condamnés à vivre une courte vie d’environ 10 ans.  En sa qualité de détective, Bruna Husky est appelée à découvrir le mystère d’une intrigue selon laquelle plusieurs réplicants s’adonnent à des actes de folie et de violence envers d’autres réplicants, ce qui a comme conséquence d’engendrer de plus en plus de crainte chez les humains et d’alimenter le réservoir de l’intolérance entre les races qui habitent la terre.

Sous des apparences mégafictives, les difficultés qui jalonnent ce récit reflètent celles de notre époque (surpopulation, intolérance, racisme, peur de l’autre, pauvreté). Mais surtout, l’auteur s’emploie à souligner l’angoisse existentielle – qui est le lot de tout un chacun – au travers des pensées de la réplicante que le compte à rebours de sa courte existence ne cesse de  perturber et qui pleure la perte de son amant, lui-même réplicant décédé dans la fleur de l’âge (d’un point de vue humain).

« Il y a un moment pour tout et un temps pour chaque chose sous le soleil : un temps pour naître et un temps pour mourir, un temps pour pleurer et un temps pour rire, un temps pour s’embrasser et un temps pour se séparer », avait dit son amant quelques jours avant de mourir, très faible déjà mais d’une voix claire et tranquille. Merlin avait toujours aimé ce fragment de l’Ecclésiaste. De belles paroles pour ordonner les ténèbres et pour apaiser ne serait-ce qu’un instant la furieuse tempête de la douleur. A présent, en revivant cette scène, Bruna éprouvait aussi une petite consolation, comme si la peine s’installait docilement à sa place. »p360

Toutefois, le récit n’est pas dépourvu de notes d’espoir, car ce qui sauve les âmes de la dépression et de la solitude, ce ne sont pas les moyens superficiels comme l’alcool, la drogue… mais l’amitié, l’amour, le partage des moments et des émotions.

« …doter la rep de ses propres souvenirs avait allégé le poids de sa peine. Non seulement parce qu’il avait en quelque sorte cédé une partie de ses malheurs à un autre, mais, surtout, parce que cet autre existait, parce qu’il y avait quelqu’un qui était comme lui. Parce qu’il n’était plus seul. »p167

Puisque la fiction est là pour nous aider à mettre des mots sur les angoisses qui nous enserrent le coeur, pourquoi ne pas plonger dans ce récit qui, bien que futuriste, traduit à merveille le mal-être de l’existence, la peur de la mort, la solitude et la différence. Et  quelques ingrédients futuristes, parfois même assez loufoques, vous permettront de vous évader. C’est garanti !

LE POUVOIR DE L’IMAGINAIRE : « La rêveuse d’Ostende » d’Eric Emmanuel-Schmitt

Par défaut


« La rêveuse d’Ostende » de Eric-Emmanuel Schmitt paru chez Albin Michel est un recueil de nouvelles dont le fil conducteur est l’influence exercée par l’imagination et le rêve sur le destin des protagonistes.

Toutes les nouvelles de ce roman montrent l’extraordinaire pouvoir de l’imaginaire, du mental, des pensées sur notre façon d’être et par conséquent aussi sur les événements de notre vie.

Qui dit « imaginaire » inclut bien entendu aussi le pouvoir de la littérature et tout particulièrement celui de la lecture de romans, de fictions, d’histoires.

Dans la première nouvelle, qui porte le titre éponyme du recueil, une personne âgée et infirme semble très occupée dans ses songes et ses lectures « Elle lisait dans le but de ne pas dériver seule, elle lisait non pour remplir un vide spirituel mais pour accompagner une créativité trop puissante. De la littérature comme une saignée afin d’éviter la fièvre… » (p22). Le narrateur lui fait l’apologie de la fiction en rejetant la valeur accordée à la vérité en littérature. « Aujourd’hui, on valorise la sincérité en littérature. Quelle blague ! La sincérité ne saurait constituer une qualité que pour un procès-verbal ou lors d’un témoignage devant la justice – et encore, il s’agit dès lors d’un devoir plus que d’une qualité. La construction, l’art d’intéresser, le don de raconter, la facilité à rendre proche ce qui est lointain, la capacité d’évoquer sans décrire, l’aptitude à donner l’illusion du vrai, tout cela n’a rien à voir avec la sincérité et ne lui doit rien. De plus, les récits qui ne se nourrissent pas de réalités mais de fantasmes, de scènes souhaitées, de désirs avortés, de soifs répétées m’apportent davantage que les fait divers imprimés dans les journaux. »(p108)

Ici encore je retrouve des mots pour décrire le pouvoir « thérapeutique » des histoires fictives et des romans. Merci à l’auteur, Eric-Emmanuel Schmitt qui semble partager ce point de vue, mais va même plus loin en évoquant aussi un pouvoir parfois malfaisant…cfr la nouvelle « Les mauvaises lectures »…

Plaisantes et apaisantes à lire comme le sont tous les romans de cet auteur, les nouvelles du recueil « La rêveuse d’Ostende » restent dans les mémoires d’une façon ou d’une autre.

Vous pouvez également lire l’article EE Schmitt que j’ai écrit à ce sujet et qui est paru dans le journal « La Voix du Luxembourg » en date du 27 mars 2009.

SOUFFRANCE PHYSIQUE : « Je vais mieux » de David Foenkinos

Par défaut

« Je vais mieux » de David Foenkinos paru aux éditions Gallimard

Le narrateur du récit est un quarantenaire menant jusqu’ici une vie de famille et une vie professionnelle « normale ». Et puis tout d’un coup tout bascule avec l’émergence d’un mal de dos qui survient lors d’un repas entre amis.  Bien que ce mal de dos persiste et s’accentue, la médecine semble avoir des difficultés à en découvrir la cause. Le narrateur se tourne alors vers les médecines parallèles pour aboutir au constat que les raisons de ses maux sont probablement d’ordre psychologique.

P147 « Mon corps devenait une énigme que seul mon esprit pouvait résoudre. J’allais devoir enquêter dans les bas-fonds de mes pensées.  J’avais d’abord été perturbé par l’idée qu’on puisse être le créateur de sa propre maladie. »

P257 « Mon mal de dos devait être la somme de tous les nœuds jamais dénoués » Au narrateur, il reste donc une option : dénouer tous les problèmes liés à sa vie pour aller mieux physiquement… ce qu’il va tenter de faire…

A fil des pages de ce roman très agréable à lire, nous suivons les déambulations mentales du narrateur qui hésite à adopter le rôle d’acteur ou de simple spectateur de son existence. Avec un humour soulignant les contrariétés et les travers des relations humaines, David Foenkinos relate les absurdités, mais aussi les moments magiques d’une vie somme toute banale qu’il appartient à chacun soit de subir, soit de sublimer…

SOLITUDE : « Les chaussures italiennes » de Henning Mankell

Par défaut

Le roman « Les chaussures italiennes » de Henning Mankell évoque le sentiment existentiel de solitude, sentiment que seuls peuvent adoucir les liens tissés avec autrui. Le récit est raconté par un chirurgien à la retraite qui s’est volontairement isolé sur une île perdue au coeur de la Baltique pour tenter d’échapper à de lourds souvenirs culpabilisants. Il est bientôt bousculé dans sa retraite par une femme âgée et malade qui lui demande d’exaucer une promesse autrefois faite mais jamais réalisée… l’emmener près d’un lac au coeur de la forêt…  Cette rencontre va le faire revivre…

La solitude prend diverses formes, mais si l’on s’efforce de construire une belle relation avec les autres, le poids de cette solitude diminue considérablement. Cette leçon se traduit dans ce récit sous forme de métaphore au travers d’une rencontre avec un artisan italien qui fabrique des chaussures uniques pour chaque personne. Pour ce dernier « De bonnes chaussures doivent aider la personne à oublier ses pieds« . Autrement dit, les bons rapports avec les autres permettent d’oublier les limites de la condition humaine ancrées dans la solitude et la mort.

Ce roman est un véritable regain de bien-être pour qui se sent seul, délaissé, amoindri car il propose une solution toute simple : l’ouverture aux autres…

Vous pouvez également lire un article que j’ai rédigé au sujet de ce roman dans le journal LA VOIX du 13 avril 2011 en cliquant sur Un conte pour adultes

Bonne lecture

DEUIL, POESIE, AMOUR DES LIVRES « L’homme-joie » de Christian Bobin

Par défaut

« L’homme-joie » de Christian Bobin paru aux éditions L’Iconoclaste.

Une fois n’est pas coutume. Cette œuvre n’est pas le récit d’une aventure ou d’une histoire, mais un condensé d’émotions et de poésie où l’auteur dresse  le portrait d’êtres chers qu’il a perdus (son père, son épouse pour laquelle il écrit une longue lettre sur du papier bleu),où  il évoque aussi des rencontres  (la gitane Maria) et des figures artistiques (Soulages pour la peinture, Gould pour la musique).

Entre chaque chapitre, Christian Bobin écrit à la main une pensée lumineuse qui le traverse. Au travers de celles-ci on sent chez lui un indéfectible amour de la lecture et de l’écriture.

Son livre commence par « Ecrire, c’est dessiner une porte sur un mur infranchissable, et puis l’ouvrir » et s’achève sur le verso de la couverture par « J’ai rêvé d’un livre qu’on ouvrirait comme on pousse la grille d’un jardin abandonné ».

L’auteur  compare le livre idéal à une eau rafraîchissante et apaisante.

« Mon idéal de vie c’est un livre et mon idéal de livre c’est une eau glacée comme celle qui sortait de la gueule du lion d’une fontaine sur une route du Jura, un été. …L’eau fila dans mon corps jusqu’au cœur où elle éteignit le feu de l’abandon qui le ravageait…. La gueule du lion je la cherche chaque fois que j’ouvre un livre…»p93

Il ne cache pas son addiction à la lecture…

« J’ai lu plus de livres qu’un alcoolique boit de bouteilles. Je ne peux m’éloigner d’eux plus d’un jour. Leurs lenteurs ont des manières de guérisseur. »p113

N’est-ce pas là une véritable apologie de la bibliothérapie ?

RECIT POIGNANT D’HUMANITE « Kathy » de Patrice Juiff

Par défaut

« Kathy » de Patrice Juiff paru chez Albin Michel en 2006 retrace les efforts désespérés d’une jeune fille qui cherche à renouer des liens avec sa famille biologique après avoir été confiée aux bons soins de l’assistance publique 15 ans auparavant. Bien que cette famille biologique vive dans un univers sordide et miséreux et que l’accueil qui lui est réservé ne soit pas des plus chaleureux, la jeune Kathy persévère et s’entête pour trouver dans ce milieu hostile quelques bribes de tendresse.
« Kathy » est un récit poignant qu’on n’oublie pas facilement car il plonge vraiment le lecteur dans les côtés les plus sombres de l’âme humaine. Heureusement il reste un espoir, celui de l’amour maternel qui brave toutes les incohérences de la vie.

Cher lecteur, vous ne trouverez pas dans ce récit une histoire souriante qui vous rassure sur la condition humaine. Que du contraire ! Alors, me direz-vous, pourquoi la citer ici dans le blog de bibliothérapie ? Parce que je suis aussi intimement convaincue que les récits noirs écrits avec réalisme et authenticité comme c’est le cas de ce roman permettent de prendre de la distance par rapport à sa propre condition, de tenir compte des côtés positifs qui nous entourent et de relativiser nos problèmes.

Récit choc mais efficace !

Vous pouvez également lire l’article intitulé Le sillage de l’humanité que j’ai écrit à ce sujet et qui est paru dans le journal « La Voix du Luxembourg »le 22 août 2006.

« Comme un roman » de Daniel Pennac

Par défaut

« Comme un roman » de Daniel Pennac paru chez folio se présente comme un essai sur la façon de transmettre le bonheur de lire.
Sous la forme d’un manifeste littéraire, Daniel Pennac nous invite à reconsidérer toutes nos bonnes ou mauvaises habitudes en matière de pédagogie pour donner à nos enfants et à nos adolescents l’envie de lire.
Ce petit ouvrage se lit d’une traite et la façon de disséquer ce sujet est loin d’être ennuyeuse. Je le conseille à tous les professeurs de littérature, mais aussi à tous les parents qui ont envie d’inculquer le plaisir de lire à leurs enfants.

Daniel Pennac regrette que notre propension à critiquer et analyser le roman a tendance à fermer les portes à la parole  même du texte et donc à freiner l’envie de s’y introduire. « Plutôt que de laisser l’intelligence du texte parler par notre bouche, nous nous en remettons à notre propre intelligence, et parlons du texte. » regrette-t-il lorsqu’il fait référence à notre façon d’enseigner la littérature p39

Pour lui, « un roman doit être lu comme un roman : étancher d’abord notre soif de récit » p129

L’auteur définit « la vertu paradoxale de la lecture qui est de nous abstraire du monde pour lui trouver un sens » p 19.

Selon lui, « une des fonctions essentielles du conte, et plus vastement, de l’art en général, …est d’imposer une trêve au combat des hommes« p36

ou encore « Une lecture bien menée sauve de tout, y compris de soi-même. Et, par-dessus tout, nous lisons contre la mort. » p91

Finalement l’auteur nous énonce les dix droits imprescriptibles du lecteur qu’il nous exhorte à octroyer à tous les jeunes gens…

1. Le droit de ne pas lire

2. Le droit de sauter des pages

3. Le droit de ne pas finir un livre

4. Le droit de relire

5. Le droit de lire n’importe quoi

6. Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible)

7. Le droit de lire n’importe où

8. Le droit de grappiller

9. Le droit de lire à haute voix

10. Le droit de nous taire

ROMAN BONBON « La Vérité sur l’Affaire Harry Québert » de Joël Dicker

Par défaut

« La Vérité sur l’Affaire Harry Québert » de Joël Dicker

paru aux Editions de Fallois / L’Âge de l’Homme.

Véritable phénomène littéraire, ce roman d’environ 660 pages emmène le lecteur dans un récit à rebondissements où le suspense lié à une affaire sordide de disparition d’adolescente se mêle à une réflexion bien menée sur l’écriture.
Le narrateur qui est un écrivain souffrant de la crise de la page blanche décide de venir en aide à son mentor, lui-même écrivain de renom mais tombé en disgrâce par suite d’une accusation de meurtre. Entre les différents flash-back et le fil de l’enquête mené par le narrateur, nous retrouvons divers chapitres de quelques lignes qui se présentent sous forme de conseils d’écriture. Je vous cite l’épilogue :

« Un bon livre, Marcus, ne se mesure pas à ses derniers mots uniquement, mais à l’effet collectif de tous les mots qui les ont précédés. Environ une demi-seconde après avoir terminé votre livre, après en avoir lu le dernier mot, le lecteur doit se sentir envahi d’un sentiment puissant; pendant un instant, il ne doit plus penser qu’à tout ce qu’il vient de lire, regarder la couverture et sourire avec une pointe de tristesse parce que tous les personnages vont lui manquer. Un bon livre, Marcus, est un livre que l’on regrette d’avoir terminé« .

Un livre digne d’entrer sur la liste d’une bibliothérapie ? Bien sûr, car non seulement le roman aborde diverses thématiques humaines (la culpabilité et le remords, mais aussi le sentiment amoureux et l’amitié), mais il permet surtout de s’évader et de quitter ses petits soucis quotidiens pour se plonger dans une autre dimension. Quel plaisir !

Voici un lien vers la vidéo montrant le passage de l’auteur Joël Dicker sur le plateau de « On n’est pas couché » présenté par Laurent Ruquier le 3 novembre 2012

Joel Dicker vs Caron & Polony [T V] Ruquier par warrant