Archives d’Auteur: Nathalie Cailteux

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À propos de Nathalie Cailteux

Philologue passionnée par la littérature et les effets positifs de celle-ci sur le moral. A l'écoute de vos problèmes, je vous propose de surmonter vos difficultés grâce à la lecture de romans. - www.lire-pour-guerir.com  /////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////// Philologist with a passionate interest in literature and its positive effects on well-being, I recommand you the reading of novels to ease your pain and overcome difficulties of life. www.readtoheal.wordpress.com  //////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////   Contactez-moi sur / Please contact me via deslivrespourguerir@gmail.com

Ni blanc, ni noir, simplement gris…. « Les âmes grises » de Philippe Claudel

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Philippe Claudel Les âmes grises - photo Nathalie Cailteux

« Les âmes grises »

de Philippe Claudel

Editions Stock, 2003 (285 pages)

« Les salauds, les saints, j’en ai jamais vu. Rien n’est tout noir ni tout blanc, c’est le gris qui gagne. Les hommes et leurs âmes, c’est pareil…T’es une âme grise, joliment grise,comme nous tous … »

« On sait toujours ce que les autres sont pour nous, mais on ne sait jamais ce que nous sommes pour les autres.« 

Vous livrer quelques citations d’un roman semble parfois plus facile et plus complet que d’en parler. J’adopte cette voie aujourd’hui pour évoquer ce très beau roman, lauréat de plusieurs prix (dont le prix Renaudot en 2003), qui commence par un fait tragique, le meurtre d’une fillette durant la première guerre mondiale en France.

Une tension dramatique sous-tend le récit décrit par le policier mêlé à cette enquête. Les personnages ayant de près ou de loin connu la fillette et subi les affres de cette époque marquée par la boucherie de la grande guerre laissent entrevoir les ombres qui tapissent le fond de leur âme.

Même le narrateur n’y échappe pas…

Le noir et le blanc ne décrivent plus la culpabilité ou l’innocence. Le monde, tout le monde est gris…

« Aujourd’hui tout est fini. J’ai épuisé mon temps et le vide ne me fait plus peur. Tu penses peut-être que moi aussi je suis un salaud, que je ne suis pas meilleur que les autres. Tu as raison. Bien sûr que tu as raison. Pardonne-moi pour tout ce que j’ai fait, et pardonne-moi surtout pour tout ce que je n’ai pas fait.« 

Roman bienfaisant ?

Un roman intelligent qui révèle la vérité sur la nature humaine. Bien que le lecteur ait toujours très envie de croire qu’un tel protagoniste est meilleur qu’un autre, Philippe Claudel bouleverse notre manière de penser et nous pousse à revoir nos conceptions manichéistes. Le roman invite à la réflexion sur soi et sur les autres, à l’empathie pour le plus grand nombre… dans ce sens, il s’agit d’un roman profondément bienfaisant !

« J’ai failli lui dire que pour moi, c’était plutôt le contraire, que la vie, j’en soupais tous les jours, et que s’il y avait eu des livres qui auraient pu m’en consoler, je me serais jeté dedans. »

 

 

 

Vivre avec sa folie « En attendant Bojangles » de Olivier Bourdeaut

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Olivier Bourdeaut

« En attendant Bojangles »

de Olivier Bourdeaut

Editions Finitude, 2015 (159 pages)

La fin de l’été approche, ressentez-vous comme moi une certaine nostalgie des bons moments passés durant cette période ?

Le roman de Olivier Bourdeaut se prête bien à cette humeur automnale….

« Mister Bojangles » est le titre d’une chanson de Nina Simone (1933-2003), pianiste, chanteuse et compositrice américaine, sur laquelle dansaient constamment les parents du narrateur de l’histoire.

Ce beau récit nous plonge dans les souvenirs du fils unique d’un couple un peu fou qui avait choisi de vivre en marge de toutes les conventions et de la soi-disant normalité. Son enfance et son éducation ne se déroulent pas comme celles des autres enfants. Ce ne sont pas les devoirs et l’école qui rythment son quotidien, mais les fêtes et les voyages. L’animal de compagnie de la famille n’est pas un chat ou un chien, mais un oiseau exotique nommé « Mademoiselle Superfétatoire » qui erre en toute liberté dans leur appartement. Pourtant le bonheur est là et il ne manque de rien.

« Je ne pouvais pas regretter cette douce marginalité, ces pieds de nez perpétuels à la réalité , ces bras d’honneur aux conventions , aux horloges , aux saisons; ces langues tirées aux qu’en dira t on. »

« Comment font les autres enfants pour vivre sans mes parents ?« 

Le récit du fils est entrecoupé  par celui de son père qui raconte comment il est tombé sous le charme de son épouse.

« Le temps d’un cocktail, d’une danse, une femme folle et chapeauté d’ailes, m’avait rendu fou d’elle en m’invitant à partager sa démence« 

Jusqu’au jour où la folie de cette jolie dame fait un trop grand écart… le diagnostic tombe de façon implacable : elle est bipolaire…

Roman bienfaisant ?

Ce roman met à l’honneur la douce folie. Encore faut-il gérer cette folie et ne pas la laisser prendre le dessus pour éviter que la tragédie ne vous rattrape. Le roman est bienfaisant dans le sens où leur délire, et surtout celui de la mère, n’est pas décrit comme une maladie, mais comme une joie de vivre pleinement dans une sorte de constante insouciance. Le lecteur ne donnera pas raison à cette vie de folie, mais il ne pourra pas s’empêcher de lui trouver un certain charme.

 

Vertu bienfaisante du roman policier ?

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Toute lecture peut s’avérer bienfaisante, les romans policiers également.

A côté de quelques autres noms (Conan Doyle, Emile Gaboriau…), l’écrivain américain Edgar Allan Poe (1809-1849)  fait souvent figure de précurseur du roman policier et du roman fantastique. La traduction française de ses écrits par Charles Baudelaire a permis de le découvrir dès la seconde moitié du 19e siècle en France.

Certains disent que Poe avait lutté toute sa vie contre une certaine instabilité psychique et qu’il « inventa la nouvelle policière pour ne pas devenir fou ».

Dans son introduction aux « Nouvelles histoires extraordinaires » d’Edgar Allan Poe, Roger Asselineau (1915-2002) décrète que « … »Le roman policier permet à chacun de nos jours, lorsque les contraintes sociales se font trop lourdes, de tuer impunément et même avec bonne conscience. C’est déjà sans doute le genre de satisfaction que Poe y recherchait… »

Dans son ouvrage « Le roman policier ou la modernité » (1992), Jacques Dubois dit que « la faute de l’autre est aussi en nous, et nous serions capables de la commettre… Tel est bien, […], l’effet cathartique de toute lecture policière : à jouir de la reconnaissance du coupable, nous nous délivrons du sentiment de faute qui nous habite« .

Dans sa thèse de littérature comparée (2004-2005) intitulée « Formation du roman policier algérien 1962-2002« , Miloud Benhaïmouda va plus loin : « … dans une société civilisée, le « crime sur papier », substitut en fiction du crime sanglant, contribuerait à tempérer l’angoisse de la mort et à pallier, par la libération cathartique, les contraintes et interdits sociaux qui prohibent l’infraction jugée universellement la plus grave : le meurtre…[..mais] son effet cathartique s’étend également au désir d’expiation que la règle de l’épilogue édifiant (le rétablissement exemplaire de l’ordre) vient usuellement satisfaire. »

Roman policier …. bienfaisant ?

La lecture d’un « bon » roman policier/thriller peut donc à la fois combler notre double besoin de transgresser les règles sociales et de revenir à un ordre exemplaire.

Personnellement, j’y ajoute un avantage supplémentaire : la lecture d’un bon thriller plein de suspense permet aussi de se distraire et donc de s’évader du quotidien … Encore faut-il que le thriller soit bien écrit (comme d’ailleurs tout roman bienfaisant), qu’il évite la simplicité du manichéisme, qu’il éveille un questionnement ou une réflexion existentielle et qu’il donne envie de s’y replonger dès que possible…

Cet été, j’ai eu le plaisir de lire deux grands romans qui semblent répondre à plusieurs critères…. (je les classe parmi les ROMANS BONBONS »)

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……S U S P E N S E …..

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Ces deux romans policiers – gros volumes, plus de 800 pages – ont été successivement lauréats du Prix des Lecteurs du Livre de Poche (sélection polars)

« JE SUIS PILGRIM » de Terry Hayes (lauréat en 2015)2polars3b

Difficile de résumer un tel roman, sinon en reprenant la phrase de la quatrième de couverture qui parlera notamment aux cinéphiles « Un thriller d’espionnage exceptionnel, mélange de Homeland et de  Jason Bourne« . Le narrateur est une personne énigmatique des services secrets américains qui  cherche à découvrir l’auteur présumé d’un futur attentat terroriste…

Beaucoup de digressions (que l’on reconnaîtra ensuite comme nécessaires), beaucoup de protagonistes, et un récit à rebondissements qui ne laisse aucun repos.

 

« W3 : LE SOURIRE DES PENDUS » de Nathalie Hug et Jérôme Camut (lauréat 2014)

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Le premier volet d’une série de trois qui connaît pas mal de succès. Les divers protagonistes principaux recherchent les coupables d’une série d’enlèvements de jeunes filles et/ou de meurtres violents. Dans ce roman, les victimes (les pendus) ne sont pas tous des innocents, les protagonistes présentent diverses facettes et un historique pas toujours bon enfant, et certains présumés coupables montrent des signes de bienveillance… Une lecture divertissante, où la recherche dans la psychologie des personnages suscite des questionnements bienvenus, voire bienfaisants.

 

L’été n’est pas terminé, il vous reste encore un peu de temps à consacrer à la lecture de romans policiers….

Alors pourquoi pas

ou

 

Et vous ? Quelle est votre sélection de polars incontournables ?

 

 

Il n’y a pas d’âge pour aimer…

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« Les quatre saisons de l’été »

Grégoire Delacourt

roman publié aux éditions  JC Lattès  et Feryane 2015

Quatre histoires d’amour à des âges différents se croisent durant l’été 99 dans un écrin de sable …en fait, sur la plage du Touquet où se déroule le récit décliné en quatre temps, celui de l’adolescence, de la trentaine, de la cinquantaine et du crépuscule de la vie.

Le lecteur fera connaissance avec un amour platonique de jeunesse, une peine de coeur, un amour qui reprend vie et un amour qui veut se figer dans l’éternité. Je ne vous en dirai pas plus, mais les protagonistes de chaque récit parlent de leur vécu, de leurs espérances, de leurs déceptions et de leurs passions. Les rencontres fortuites entre les uns et les autres s’influencent respectivement, font entrer d’autres perpectives dans leur vie personnelle.

Le récit n’est pas trop long et se lit facilement, les mots tombent comme des fleurs remplies d’émotions, de larmes et de sourires.

« On ne doit pas redonner vie à nos amours d’enfance. On doit les laisser là où elles sont : dans l’obscurité confortable des souvenirs. Là où les promesses ébauchées, les caresses imaginées, oubliées, la nostalgie des peaux, des odeurs, là où les rêves enfouis se bonifient et écrivent la plus belle des histoires.
Celle que rien ne menace. Celle qui n’est jamais arrivée. »

Un roman bienfaisant ?

Plus que les histoires en elles-mêmes, c’est la description des sentiments – la façon subtile, parfois minimaliste – qui fait vibrer le lecteur et lui ouvre le champ des évocations similaires, proches ou lointaines. De telles évocations peuvent s’avérer salutaires…

…….En parlant roman d’amour, si vous cherchez celui de vos vacances, n’hésitez pas à consulter 

La version numérique sera d’ici quelques heures en promotion pendant une semaine sur Amazon.

Sélection de romans bienfaisants pour l’été

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Voici ma sélection de 12 romans bienfaisants pour vous permettre de passer un agréable été !

Pour chaque thématique, j’ai choisi un livre approprié à la période estivale qui se veut légère et divertissante

  1. Solitude : Si vous souhaitez considérer la solitude avec humour et lucidité, je vous recommande « Eleanor Rigby » de Douglas Coupland  en vous invitant à parcourir la chronique (2011) pour des informations complémentaires
  2. Deuil: Je vous recommande « La délicatesse » de David Foenkinos  , une histoire douce amère et agréable à lire pour faire face aux douleurs du deuil et remonter la pente de l’espoir (cfr petite chronique de 2012)
  3. Déception sentimentale: Je reste persuadée que le grand roman « Mange, prie, aime » de Elizabeth Gilbert  sera une source d’apaisement, d’évasion et de dépaysement bienvenus pour celles et ceux qui subissent une peine de coeur (cfr chronique de 2012).
  4. Sentiment d’injustice: Un livre d’une romancière dont j’apprécie le style et le surréalisme vous parle de son histoire personnelle dans le milieu du travail : « Stupeur et tremblements » de Amélie Nothombrelativisera le sentiment d’injustice subi. (cfr petite chronique de 2012).
  5. Relations familiales chaotiques : Dans ce contexte, je privilégie un roman qui tient en haleine et vous permet de passer un agréable moment de détente tout en mettant l’accent sur la thématique des conflits familiaux. Il s’agit de « Le Livre des Baltimore » de Joël Dicker », dont la chronique a été rédigée en avril 2016.
  6. Différence physique : véritable hymne à l’amour et à la différence, « L’art d’écouter les battements de coeur » de Jan-Philipp Sendker        vous mettra du baume au coeur et vous encouragera à surpasser les difficultés de vos différences physiques (cfr chronique de 2015)
  7. Différence sociale : Nous ne sommes pas tous pareils, nous ne sommes pas tous guidés par le succès, la gloire,  le stress. Lisez « Quelque chose en lui de Bartleby » de Philippe Delerm  et vous apprécierez une vision différente de la place que l’on peut espérer en société (cfr chronique de 2014).
  8. Différence culturelle : Le problème est plus que d’actualité. Alors pourquoi ne pas le soulever sous un angle particulier et humoristique ? Avec « L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire ikea » de Romain Puertolas vous ne regretterez pas le détour, car les vacances incitent à un ton plus léger même lorsque de graves sujets sont abordés (cfr chronique de 2013).
  9. Souffrance physique : Une belle histoire sur le thème de la maladie de la peste au 20ème siècle :« L’île des oubliés » de Victoria Hislop est un roman agréable à lire et qui tient en haleine tout en pointant le doigt sur une souffrance physique méconnue, mais bien réelle, et ceci même au 20ème siècle. (cfr chronique de 2013)
  10. Souffrance mentale : Un roman bienfaisant dont la lecture est à la portée de tous et qui est souvent plébiscité : « L’homme qui voulait être heureux » de Laurent Gounelle (cfr petite chronique de 2012)
  11. Prendre de l’âge : Restons dans l’humour avec cet opus qui remet à l’honneur les seniors et leur formidable capacité d’adaptation : « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire » de Jonas Jonasson (cfr chronique de 2012)
  12. Roman initiatique bienfaisant : Citons ici un conte métaphorique qui met en valeur les qualités de dépassement de soi : « Jonathan Livingston le goéland » de Richard Bach           vous aidera à survoler vos soucis et sombres pensées… (cfr chronique de 2014)

 

BONNE LECTURE ET BONNES VACANCES !

Sortir du conflit intergénérationnel avec « Un fils en or » de Shilpi Somaya Gowda

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« Un fils en or » de Shilpi Somaya Gowda

Editions Mercure de France, 2016

Traduit de l’anglais par Josette Chicheportiche

Un beau roman dont on entend à juste titre beaucoup de bien et qui met en évidence plusieurs thèmes parmi lesquels les conflits culturels et intergénérationnels.

L’histoire 

Originaire d’une famille terrienne prospère, fortement ancrée dans les valeurs traditionnelles et ancestrales, Anil, un jeune Indien est contraint de quitter son pays pour poursuivre ses études de médecine aux Etats-Unis d’Amérique.

Après le décès de son père et bien qu’il soit éloigné du foyer familial, il lui incombe, en tant qu’aîné de sa fratrie, des obligations qu’il jugera parfois trop lourdes à supporter.

Pour le jeune Anil commence une longue aventure parsemée d’embûches (choc des cultures, racisme) et de rencontres – bonnes et mauvaises –  qui l’amèneront à faire la part des choses en adoptant les meilleurs atouts proposés par son pays natal et son pays d’adoption.

En parallèle avec l’histoire du jeune homme se déploie également le récit du destin tragique de Leena, la fille d’un pauvre métayer qui a partagé son enfance avec Anil. Appartenant à la gente féminine, ainsi qu’à une caste inférieure, Leena doit suivre la volonté de ses parents et s’unir avec celui qu’ils ont choisi pour elle. Pourtant elle ne sera ni aimée, ni respectée dans sa belle-famille et devra subir toutes sortes d’humiliations pour ne pas couvrir ses parents de honte et de déshonneur.

 Histoire bienfaisante ?

Le récit est porteur d’espoir malgré les difficultés rencontrées par les deux jeunes gens, malgré les conflits entre générations aussi bien en Inde qu’aux USA, malgré les conflits entre la modernité et les traditions, entre la culture indienne ancestrale et la culture américaine capitaliste. Comment faire plaisir à ses parents tout en suivant sa propre voie ? Comment concilier les pratiques ancestrales avec les besoins d’un monde en pleine évolution ? 

  est une histoire très agréable à lire et met en lumière le courage des gens qui doivent affronter leurs traditions et leur famille  pour accéder au bonheur et/ou qui ont dû se familiariser avec une culture inconnue.

 

Disparaître par amour « Agatha Christie, le chapitre disparu » de Brigitte Kernel

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…Elle fut créatrice d’énigmes, et même de celles ici qui touchèrent à sa propre vie…

Brigitte Kernel « Agatha Christie, le chapitre disparu »

Editions Flammarion, 2016

 

C’est avec beaucoup de curiosité que je me suis plongée dans le roman de Brigitte Kernel qui tente de donner une explication plausible à l’énigmatique disparition d’Agatha Christie pendant une dizaine de jours en 1926.

Les avis que j’ai lus sont partagés : certains lecteurs sont enchantés, d’autres ne sont pas totalement convaincus par l’histoire ou le style.

Personnellement, je me suis laissée emporter par ce roman très agréable à lire et qui lève le voile sur certains aspects de la biographie de la célèbre romancière.

Sur le fil thématique de ce blog, je dirais que, outre la bonne idée de se glisser dans la peau de la « reine du crime », Brigitte Kernel met au centre du propos les émotions d’une femme blessée par les infidélités de son mari.

Peu de temps après le décès de sa mère qu’elle chérissait, Agatha Christie apprend qu’elle est trompée par son premier mari Archibald Christie qui lui annoncera bientôt qu’il veut divorcer et vivre avec sa secrétaire, Nancy Neele. Déjà perturbée par son deuil, la romancière reçoit cette nouvelle comme un véritable choc qui lui brise le coeur et la raison…

Toute personne trompée et délaissée comprendra la douleur ressentie par la romancière, ainsi que sa colère et ses projets parfois irraisonnés… Et c’est là qu’intervient justement le côté bienfaisant du roman qui fait naître l’empathie et/ou la reconnaissance auprès du lecteur.

Au fil du récit, celui-ci pourra encore constater que la roue du destin continue de tourner, et de ce fait, qu’elle atténue les peines et nous aide à retrouver goût à la vie…

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Si vous voulez découvrir d’autres romans bienfaisants pour surmonter les chagrins d’amour, je vous invite à lire mon guide

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Si vous souhaitez en parler sur votre blog, n’hésitez pas à me contacter sur deslivrespourguerir@gmail.com.

 

 

LIRE POUR GUERIR D’UNE PEINE DE COEUR

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Lire pour guerir d’une peine de coeur

Nathalie Cailteux (auteur)

Elodie Launois (qui a réalisé la couverture)

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IMG_5527Après la version numérique, il est désormais possible d’obtenir  la version papier de cette compilation qui répertorie 24 romans dont la lecture aidera à surmonter les chagrins d’amour en tous genres, à tout âge, en toutes circonstances…

(sur Amazon…)

 

Cliquez sur ce livre   pour accéder à la version numérique

Cliquez sur ce livre pour accéder à la version papier

 

N’hésitez pas à me faire part de vos commentaires et remarques qui me seront certainement utiles et précieux à l’avenir…

 

 

Panne de moelle osseuse « JOURNAL D’UN VAMPIRE EN PYJAMA » de Mathias Malzieu

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« JOURNAL D’UN VAMPIRE EN PYJAMA »

de Mathias Malzieu

Editions Albin Michel, 2016

Musicien, chanteur et compositeur (membre du groupe Dionysos), Mathias Malzieu a également écrit plusieurs romans.

En 2013, atteint d’une aplasie médullaire (sorte de dysfonctionnement de la moelle osseuse), il est hospitalisé sous haute surveillance médicale et son système immunitaire est complètement affaibli.

« Le journal d’un vampire en pyjama » raconte le parcours d’un combattant pour la survie depuis le diagnostic de sa maladie jusqu’à la convalescence, environ un an plus tard.

« Désormais, j’aurai besoin du sang des autres pour vivre. C’est officiel, je suis devenu un vampire. »

Pour échapper à un quotidien terriblement dur à supporter, Mathias Malzieu s’évade par la pensée en lisant et en écrivant.

« Puisque je suis prisonnier de mon propre corps, je dois plus que jamais apprendre à m’évader par la pensée« 

« Ma seule possibilité de résister, c’est d’écrire. L’urgence fait pousser les graines de livres en moi. Je les arrose toutes et m’applique à penser que je vais trouver mon haricot magique pour crever le plafond de l’hôpital.« 

La quatrième de couverture, joliment tournée, fait référence à ce besoin d’évasion par l’écriture d’un journal intime.

Mathias Malzieu

Roman bienfaisant ?

Lorsqu’une maladie nous tombe dessus et nous contraint à mettre entre parenthèses une vie insouciante et heureuse, le choc est dur, il faut s’adapter, vivre au jour le jour, se battre contre le sort pour espérer retrouver l’état d’avant. Nous avons tous connu les affres d’une grippe ou affection qui nous oblige  à rester au lit et à interrompre nos activités durant quelque temps. Lorsqu’il s’agit d’une maladie grave qui met en danger notre vie elle-même,  le traumatisme moral s’accroît considérablement. C’est ce qui s’est passé pour Mathias Malzieu.

Dans , il nous relate son quotidien avec la maladie, avec la mort aussi, mais il le fait en maniant une plume élégante, imagée et empreinte de beaucoup d’humour .

L’écriture de son journal, qui était pour lui une façon de résister au mauvais coup du destin, peut devenir une lecture bienfaisante pour une personne qui souffre physiquement dans la solitude et l’incompréhension. Car en effet, l’écoute des peines d’autrui aide à relativiser et à vaincre les siennes…. Vous en doutez ?

La grande littérature peut-elle aider à renouer des liens brisés ? « La poupée de Kafka » de Fabrice Colin

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La poupée de Kafka de Fabrice Colin

« La poupée de Kafka » de Fabrice Colin

Editions Actes Sud, 2016

L’écrivain français Fabrice Colin a eu l’idée géniale de baser l’histoire de son roman sur une énigme littéraire autour de Franz Kafka. L’anecdote fut relatée par Dora Diamant, la dernière compagne de Kafka, mais jusqu’à présent, aucune preuve matérielle n’a pu étayer ses dires.

Grand écrivain tchèque de langue allemande et de confession juive, Kafka (1883-1924) aurait écrit durant l’automne 1923 à Berlin des lettres pour consoler une fillette désespérée d’avoir perdu sa poupée. Quotidiennement pendant trois semaines, il lui aurait remis des missives qu’il écrivait au nom de cette fameuse poupée. Grâce aux lettres, la peine de la petite fille était apaisée, car la poupée lui assurait qu’elle l’aimait toujours, bien qu’elle ait choisi de voyager pour explorer le monde et finalement convoler en justes noces .

Dans le roman de Fabrice Colin , la protagoniste Julie Spieler entretient des relations chaotiques avec son père, professeur de littérature allemande et adorateur d’un écrivain qui a pris une place trop importante au sein de la famille, cet écrivain étant bien entendu Kafka. La jeune femme a pourtant subi l’influence paternelle et se met à la recherche de l’énigmatique fillette à la poupée. Toujours vivante, celle-ci se débat avec des souvenirs qui la hantent et qui remontent au temps de la Shoah durant la seconde guerre mondiale.

Franz Kafka

De même que les mots des lettres écrites par Kafka auraient soulagé la tristesse d’une fillette au début du siècle dernier, de même la littérature et la figure emblématique de ce grand écrivain ont rétabli dans cette histoire contemporaine des liens tendus et brisés entre une jeune fille et son père, ainsi qu’entre une vieille dame et ses fantômes du passé.

C’est autour de ces trois histoires qu’évolue la narration de ce récit habilement menée par la plume de l’auteur.

Kafka, aussi désigné dans le récit comme le  « Célibataire » et qui avait exploité le thème de la solitude dans ses écrits, devient par le biais de son oeuvre littéraire la figure qui rétablira les liens brisés entre les individus.

Vous trouverez si vous le souhaitez une analyse intelligente et fouillée de ce roman  en suivant ici le lien du blog littéraire d’Emmanuelle Caminade.

Histoire bienfaisante ?

Très belle histoire où se mélangent réalité et rêve, horreur et humour et qui se lit facilement tout en éveillant l’envie de se replonger dans les écrits de Franz Kafka. Ce récit pointe le doigt sur les difficultés de communiquer au sein d’une famille et de surmonter ses démons. Si l’être humain reste par définition limité par sa finitude et sa solitude, il doit faire en sorte de jeter le plus de ponts possibles entre lui et les autres.

Et devinez quel est le pont le plus efficace mis en valeur par Franz Kafka et Fabrice Colin  ? …. la L I T T E R A T U R E

Un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous. - Franz Kafka